Quatre militants anti-colonialistes, qui avaient occupé l’an dernier un magasin de la firme israélienne de cosmétiques Ahava, ont été acquittés de toutes charges, mardi, par un tribunal londonien.
Le 12 décembre 2009, alors que le shopping de fin d’année battait son plein à Londres, ces militants s’étaient enchaînés à l’intérieur du magasin Ahava de Covent Garden, au cœur de la capitale. Dehors, d’autres militants organisaient une manifestation, pour dénoncer la participation d’Ahava, dont l’usine se trouve dans la colonie de Mitzpe Shalem en Cisjordanie, au viol du droit international et à des crimes de guerre contre le peuple palestinien. Mais bien qu’issus des territoires palestiniens occupés, ces produits sont frauduleusement estampillés « Made in Israel ».
La police, appelée par la direction d’Ahava, arriva sur les lieux, mais sans tenter de mettre fin à la manifestation, et le magasin resta fermé deux jours durant.
Puis il y eut dépôt de plainte.
Mais surprise, le seul témoin de l’accusation, en la personne du directeur du magasin Ahava, n’a pas osé se présenter au tribunal, en dépit d’une convocation en bonne et due forme transmise par la cour. Il est probable que l’entreprise israélienne, voire le gouvernement israélien, ont estimé qu’ils avaient plus à perdre qu’à gagner à l’exposition publique de leur sale apartheid.
Faute de plaignants, la cour a donc laissé tomber l’affaire. Nos camarades britanniques, dans un communiqué, appellent tous les défenseurs des droits du peuple palestinien à revenir, en masse, au magasin Ahava, samedi 14 août à partir de midi.
L’illégalité des agissements d’Ahava (ou de ses distributeurs, comme Sephora en France, par exemple) est devenue plus patente encore outre-Manche depuis qu’en décembre 2009, le ministère britannique de l’Environnement, de l’Alimentation et des questions Rurales a estimé que « tout commerçant qui déclarerait comme ‘produit d’Israël’ un produit originaire des territoires palestiniens occupés, dont la Cisjordanie commettrait un délit. Et peu importe, dans cette hypothèse, que le produit soit le fait d’un producteur palestinien ou d’une colonie israélienne dans les territoires occupés. Car la région concernée n’est pas située à l’intérieur des frontières internationalement reconnues d’Israël ».
CAPJPO-EuroPalestine