Face aux protestations suscitées par sa venue, ce haut-gradé israélien ne présentera pas sa conférence intitulée « L’expérience israélienne concernant les défis des guerres asymétriques » le 25 mai au Palais des Académies, à Bruxelles. Ci-dessous le courrier qui avait été adressé aux organisateurs de cette apologie de crimes de guerre.
Bruxelles, le 17 mai 2011
Á Kim Van Der Borght, Présidente de la branche belge d’International Law Association
Á Ludwig Van Der Veken, Président du Centre d’étude du droit militaire et du droit de la guerre
Très chers,
Le 25 mai, le Colonel Liron A Libman donnera une conférence intitulée «The challenges in asymmetrical warfare : an Israeli experience ». Le Colonel Libman est à la tête du département de droit international au sein du Military General Advocate qui dépend de l’Armée Israélienne (IDF).
C’est en cette qualité que Libman minimalise les accusations de crimes de guerre qui ont été commis par l’IDF lors de l’opération ‘Plomb durci’, accusations affirmées dans plusieurs rapports (le rapport Goldstone, Amnesty International, Human Rights Watch,…). Pour lui, ces accusations reviennent à du terrorisme légal (Haaretz, 19/02/2009), il a aussi affirmé que le commandement « ne devait pas s’inquiéter à cause de ces enquêtes» (Turning a blind Eye’, Rapport de Human Rights Watch, 11 avril 2010)
Les officiers commandants l’IDF ont déjà déclaré que, depuis la guerre du Liban en 2006, ils appliquent la doctrine Dahiya. Si des tirs proviennent d’un village libanais, l’armée israélienne va, selon le Général Eisenkot, «utiliser une force disproportionnée en causant des destructions à grande échelle. Notre position étant qu’il ne s’agit pas d’un village de civils mais d’une base militaire.» (Reuters 10/03/08). D’autres militaires ont confirmé que cette doctrine sera appliquée pour chaque conflit avec le Liban, la Bande de Gaza et la Syrie (Haaretz 5/10/2008).
Selon les «Statut de Rome de la Cour pénale internationale » (article 8,2, b, iv), est considéré comme crime de guerre «le fait de lancer une attaque délibérée en sachant qu’elle causera incidemment des pertes en vies humaines et des blessures parmi la population civile, des dommages aux biens de caractère civil ou des dommages étendus, durables et graves à l’environnement naturel qui seraient manifestement excessifs par rapport à l’ensemble de l’avantage militaire concret et direct attendu. »
Les différents rapports du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU décrivent l’armée israélienne comme une force d’occupation répressive qui est responsable de la mort de milliers de citoyens lors de la dernière décennie.
Nous trouvons inacceptable, sur les plans politique et moral, qu’un important officier de cette armée, qui de plus minimalise les responsabilités de l’armée israélienne lors de la guerre contre Gaza avant que les enquêtes ne soient terminées, se voie offrir une plateforme de deux heures dans une institution respectée comme la Koninklijke Vlaamse Academie voor Wetenschappen en Kunsten. La liberté d’expression est un droit élémentaire qui doit néanmoins tenir compte de responsabilités morales. Il est obscène qu’une personne avec un tel profil, complaisante à l’égard de crimes contre l’humanité, reçoive la parole dans une si haute instance.
Dès lors, nous vous demandons, par respect pour les victimes civiles, d’annuler cette conférence sous cette forme et avec cet orateur. Une personne autorisée et indépendante serait plus à même de traiter un tel sujet.
Bien à vous
Dirk Adriaensens, Member BRussells Tribunal Executive Committee,
Kristel Beyens, Hoofddocent Vakgroep criminologie, Vrije Universiteit Brussel
Sarah Bracke, Professor K.U.Leuven
Jean Bricmont, Professor theoretical physics, U.C.Louvain
Jacques Bude, professeur émérite de Psychologie Sociale de l’ULB
Lucas Catherine, auteur
Souhail Chichah, Professeur à HEHA et chercheur à l’ULB
Caroline Copers, algemeen secretaris Vlaams ABVV
Patrick Deboosere, professor bij het departement sociaal onderzoek van de VUB
Ludo De Brabander, woordvoerder Vrede vzw
Rudy De Leeuw, ABVV voorzitter
Nadia Fadil, K.U.Leuven
Jan Fermon, advocaat aan de balie te Brussel, lid van Progress Lawyers Networkµ
Raoul Hedebouw, woordvoerder PVDA
Hilde Heynen, departementsvoorzitter ASRO en lid KVAB, Technische Klasse
Ameer Khaleel, General Union of the Palestinian Students
Fred Louckx, Professor Vrije Universiteit Brussel
Maarten Loopmans, Prof. K.U.Leuven
Frank Moulaert, Professor K.U.Leuven, hoofd onderzoeksafdeling Ruimtelijke
Planning & Ontwikkeling
Stijn Oosterlynck, Professor Universiteit Antwerpen
Christopher Parker, Professor Universiteit Gent
Luc Reychler, prof K.U.Leuven vredesonderzoek en strategische studies
Bart Staes, Lid Europees Parlement Groen !
Michel Staszewski, Geschiedenisleraar
Dirk Van Der Maelen, parlementslid sp.a
Dominique Willaert, coördinator vzw Victoria Deluxe
Ferre Wyckmans, Algemeen Secretaris LBC-NVK
Karim Zahidi, filosoof, Universiteit Antwerpen
Sami Zemni, Professor Universiteit Gent
Ook de volgende organisaties onderschrijven formeel deze brief:
Association Belgo Palestinienne
Action pour la Paix
Belgium Campaign Academic and Cultural Boycott of Israel
Brussels Palestine Collective
Cobi
Comité BDS ULB
Comité BDS Saint Louis
Comité Vervier Palestine
Égalité
Fos – Socialistische Solidariteit
Generation Palestine
Intal
Palestina Solidaiteit
Solidarité Socialiste
Mouvement Citoyen Palestine
Ligue Communiste Révolutionnaire
PACBI – The Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel
PJPO Ittre
Vrede vzw
Vredesactie