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Hakim AJIMI : Deception et colère après le verdict de Grasse

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Le Tribunal de Grasse a qualifié le meurtre dont a été victime Abdelhakim Ajimi d’homicide involontaire, et condamné quelques policiers coupables à du sursis, tandis qu’il en relaxait 4 autres. Ci-dessous les réactions.


Communiqué du comité Vérité et Justice pour Hakim

hakim_ajimi_bis.jpgQue vaut la vie de Hakim ?

Violences policières et ratonnades judiciaires

Non, la famille Ajimi n’a pas eu le respect que lui devait le tribunal de Grasse. Oui, la mémoire d’Abdelhakim Ajimi a été salie par des voyous en uniforme. Du sursis pour des actes barbares et une compensation financière pour la famille. Ah, elle est belle la justice…

Pour notre part, nous réaffirmons que les policiers devaient dormir en prison ce soir. Mais aujourd’hui comme hier le fait d’être policier excuse tout. Ce jugement équivaut à un permis de tuer pour la police. »

Communiqué du MRAP

«Justice à deux vitesses » au tribunal correctionnel de Grasse :
Le MRAP demande avec force la révision des procédures policières
Et une Justice égale pour tous

Seules ont été prononcées des peines de prison avec sursis – respectivement de 6, 18 et 24 mois -pour trois seulement des sept policiers impliqués dans une arrestation mouvementée et violente, au cours de laquelle furent appliquées compression thoracique et clé d’étranglement.

Le MRAP tient à exprimer sa solidarité à la famille AJIMI lors de cette
nouvelle étape d’un procès qui refuse que Vérité soit dite et que Justice, à
la hauteur de la gravité des faits, soit rendue.

C’est grâce à la saisine de la CNDS par les sénatrices Alima
BOUMEDIENNE-THIERY et Nicole BORVO-COHEN-SEAT, ainsi qu’au rapport de cette instance en date du 12 avril 2010, que des poursuites furent enfin
engagées dans une affaire qui donne à voir de graves défaillances dans le
fonctionnement de la Police et de la Justice.

Dès 2008, l’usage de la « clé d’étranglement » était clairement connu pour
avoir provoqué le 20 novembre 1998 la mort de Mohamed SAOUD, pour laquelle la France avait été condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH), dans un arrêt du 9 octobre 2007. Quant à la compression thoracique, elle avait abouti à la mort par asphyxie (dans ces cas par « pliage ») de deux étrangers embarqués de force dans des avions pour être reconduits hors de France : l’Argentin Ricardo BARRIENTOS le 30 décembre 2002 et le Somalien Getu HAGOS MARIANE, le 18 janvier 2003 .

Les condamnations avec sursis des trois policiers laissent un goût très amer
à la famille et aux amis de HAKIM, ainsi qu’à leurs soutiens. Elles donnent
à voir une justice pour laquelle toutes les vies ne se valent pas, une
police trop sûre de son immunité, une France en rupture d’égalité entre tous
les citoyens, selon leur lieu d’habitation, leur origine ou leur couleur de
peau.

De Grasse à Argenteuil (Ali ZIRI, 11 juin 2009), Clermont-Ferrand (Wissam
EL-YAMNI, 1er janvier 2012), Aulnay- sous-bois ( Abdel, janvier 2012),
Colombes (Mamadou MAREGA, 29 novembre 2010) , Paris ( Lamine DIENG, 17 juin 2007), Colombes (Abou Bakari Tandia, 24 janvier 2005)…, la chaîne des morts brutales lors de contrôles de police s’allonge.

Le MRAP demande avec force une révision urgente des procédures policières
et une Justice égale pour tous

Paris, 25 février 2012

Alima Boumediene-Thiery :

« S’il y a condamnation c’est qu’une responsabilité est reconnue… sinon c’était la relaxe pour tout le monde !

Donc il faut s’indigner de la légèreté de la peine, le sens de la peine est bafoué, et donc réaffirmer l’impunité scandaleuse de la police… »

Paul Monmaur

« Procès des responsables de la mort d’Hakim AJIMI à Grasse : police et justice de classe !

Il n’y a pas, en effet, à se faire d’illusion sur l’issue du procès de l’affaire Hakim AJIMI, ce jeune homme de 22 ans mort asphyxié à Grasse lors de son interpellation musclée par la police en mai 2008. Alors que les faits sont accablants pour les 7 policiers « prévenus », quelques menus sursis seront sans doute prononcés contre eux, conformément à la demande du procureur lors de son réquisitoire. Inacceptable mais pas une surprise. Soyons réalistes : la bourgeoisie financière qui a la haute main sur la direction du pays et qui spolie le peuple et l’écrase aujourd’hui ne peut que soutenir bec et ongle ses policiers qui ont pour mission de lui assurer protection et continuité dans l’exercice du pouvoir et la conduite des affaires juteuses en excluant, terrorisant voire éliminant les composantes fragilisées de la société, c’est à dire les sans argent, les sans carnet d’adresses, les sans protection, bref tous les « SANS » (le « faciès » peut-être un facteur aggravant mais pas suffisant). D’ailleurs, on peut lire dans les textes récents diffusés par le sociologue Laurent Mucchielli que la poursuite en justice des cols blancs pour délinquance, criminalité et autres faits majeurs notamment financiers sont en régression continue alors que de façon concomitante la poursuite des « SANS » pour délits mineurs s’amplifie rapidement et fortement comme en témoigne l’explosion du nombre de pauvres hères mis en prison depuis une dizaine d’années.

Les policiers sont des individus recrutés parmi les couches populaires de la société. Aux ordres pour survivre ou mieux vivre, ils répriment sans ménagement les « SANS » en révolte jusqu’à, occasionnellement, entraîner la mort des plus insoumis d’entre eux. Lorsque des bavures trop évidentes en résultent et que les réactions de rue se font insistantes, ceux qui les ont commises sont jugés par l’institution judiciaire, elle-même bon gré mal gré au service des dominants. Verdicts ? Des non-lieux souvent, des sursis parfois ; exceptionnellement de la prison ferme pour un ou deux d’entre eux sacrifiés pour calmer les surchauffes populaires. Bref, on fait se battre et s’éliminer les pauvres entre eux !!!. Et rien ne changera significativement (la mort récente de Wissam à Clermont-Ferrand et les peines fictives requises lors du procès des responsables de la mort d’Hakim en sont des témoignages supplémentaires) si on ne renverse pas les oligarchies qui accaparent le pouvoir et les institutions à leurs seuls profits et si les « SANS » qui forment la masse de la population, ne parviennent pas à conquérir ce pouvoir et à se doter d’une constitution populaire en béton. Ce n’est pas pour demain, certes, mais les conditions pour une telle réalisation deviennent de plus en plus crédibles dans une Europe dont tous les peuples, sans exception, sont aujourd’hui vampirisés.

Notre combat central doit être celui-là. Doivent s’y agréger toutes les luttes, y compris celles pour la mémoire et l’honneur d’Hakim et de tous ceux qui ont vécu une tragédie analogue, contre l’humiliation et la souffrance de leurs familles et de leurs ami(e)s et pour la protection de celles et ceux qui, demain, pourraient être les prochaines victimes de ce système politique et social inique.

grasse-forum-18.jpgLes journées de mobilisation qui se sont succédé à Grasse, et toutes celles qui sans aucun doute suivront, doivent s’inscrire dans cette logique qui seule peut conduire au succès des valeurs universelles que nous partageons. »

Source : http://www.differences-larevue.org/article-proces-des-responsables-de-la-mort-d-hakim-ajimi-a-grasse-police-et-justice-de-classe-97823516.html

CAPJPO-EuroPalestine

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