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Plusieurs soldats américains auraient participé au massacre des 17 civils afghans

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La presse occidentale avait rapporté la semaine dernière la tuerie de civils afghans par un soldat américain comme l’action d’un fou isolé. Il semble que le carnage a été perpétré par plusieurs soldats américains, qui ont tué 17 villageois, dont des enfants, pendant leur sommeil. La supériorité de la civilisation occidentale dans toute sa splendeur.


Qui incite à la violence ? Qui incite à la haine ?

Comment ces jeunes soldats entraînés à tuer, mais aussi à mépriser et à considérer comme des barbares les habitants des pays qu’ils envahissent pourraient ne pas devenir fous ?

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« Plusieurs soldats auraient participé au massacre des 17 civils afghans. Les raids meurtriers sont chose courante »

par Julie Lévesque

De nombreux reportages réfutent la thèse voulant que le massacre de 17 civils afghans dimanche dernier soit l’œuvre d’un seul et unique tireur fou.

Le PakTribune, un média pakistanais, rapporte également que des corps d’enfants ont été brûlés par des soldats étasuniens.
« Un père afghan, affirmant que ses enfants ont été tués dans la folie meurtrière, a accusé des soldats d’avoir brûlé leurs corps après la tuerie.

Des témoins ont déclaré à Reuters avoir vu un groupe de soldats étasuniens arriver vers 2 heures du matin dans leur village du district de Panjwai dans la province de Kandahar, entrer dans des maisons et ouvrir le feu. (US soldier opens fire, kills 16 Afghan civilians, PakTribune, 12 mars 2012.)

Haji Samad aurait perdu 11 membres de sa famille, dont ses enfants. Il a raconté à Reuters, en pleurs : « Ils [les Étasuniens] ont versé des produits chimiques sur leurs cadavres et les ont brûlés. »

Le PakTribune ajoute : « Des voisins disent s’être réveillés au bruit des coups de feu de soldats étasuniens qui étaient saouls et riaient. « Ils étaient tous saouls et tiraient dans tous les sens », a déclaré Agha Lala, un voisin ayant visité l’une des maisons où des civils ont été tués. « Leurs corps étaient criblés de balles. » (Ibid.)

Même les médias étasuniens mentionnent discrètement que d’autres soldats auraient participé à la fusillade, citant un législateur de la province de Kandahar, Abdul Rahim Ayubi : « Il est impossible qu’un seul soldat étasunien sorte de sa base, aille tuer au loin un certain nombre de personnes, brûle leurs corps, marche au moins 2 kilomètres et entre dans une autre maison, tue des civils et les brûle […] (Mirwais Khan et Sebastian Abbot, Associated Press, Eyewitness to Afghanistan massacre saw U.S. gunman shoot his father, MercuryNews.com, 12 mars 2012.)

Cette tuerie a fait les manchettes et est présentée comme un événement isolé. Pourtant, pour Kathy Kelly, activiste pacifique irlandaise en nomination pour le prix Nobel de la paix en 2003, ce genre de massacre est chose courante. Mme Kelly, coordinatrice de Voices for Creative Nonviolence, une campagne visant à mettre fin aux guerres menées par les États-Unis, s’est rendue en Afghanistan et en Irak à maintes reprises. Elle affirme que ces raids meurtriers se produisent régulièrement à travers tout l’Afghanistan.

Dans un entretien à Democracy Now, elle cite en exemple une tuerie en février où 8 bergers ont péri dans un raid d’hélicoptère et une autre en mars où 4 civils ont été tués par erreur. Elle explique pourquoi selon elle les États-Unis sont en Afghanistan : « On nous dit que les troupes étasuniennes sont en Afghanistan pour protéger les civils. Ce n’est pas vrai […] Pourquoi les États-Unis sont en Afghanistan? Je crois que les États-Unis savent qu’ils ne peuvent pas s’en prendre à la Chine ou à la Russie, mais ils veulent être en mesure de poursuivre une guerre froide et avoir une longueur d’avance sur la Chine en pouvant contrôler le prix et la circulation des ressources qui passeraient par l’Afghanistan. C’est pour cette raison que les États-Unis veulent protéger leurs bases […] et leur ambassade […]. »

Par ailleurs, comme le racisme est au cœur des tactiques de l’Armée des États-Unis, l’hypothèse voulant que plusieurs soldats aient participé au massacre est fort probable. D’autant plus que cette tragédie s’ajoute aux événements récents des soldats urinant sur des cadavres et des Corans brûlés.

De nombreux vétérans étasuniens des guerres d’Irak et d’Afghanistan aujourd’hui membres du mouvement pacifique Irak Veterans Against the War (IVAW) ont dénoncé le traitement inhumain subi par les civils des pays occupés et la déshumanisation dont ils font l’objet. Le site d’IVAW regorge de témoignages troublants et de récits d’horreurs dont sont constamment victimes les civils irakiens et afghans.

Mike Prysner, membre d’IVAW, raconte lors d’une conférence en 2008 comment l’armée enseigne et utilise le racisme et comment les termes « nègre du désert » (sand nigger) ou « tête de chiffon » (towel head) étaient avant tout employés par de hauts gradés, les rendant ainsi acceptables tout le long de la chaîne de commandement.

« Ces termes étaient surtout employés par les vétérans de la 1re guerre du Golfe. Ce sont les mots qu’ils utilisaient lorsqu’ils incinéraient des convois de civils. Ce sont les mots qu’ils utilisaient lorsque ce gouvernement ciblait délibérément des infrastructures civiles, bombardait des réserves d’eau, sachant que cela tuerait des centaines de milliers d’enfants. Ce sont les mots que les Étasuniens ont utilisés lorsqu’ils ont permis à ce gouvernement de sanctionner l’Irak et c’est une chose que nous oublions, mais que nous ne pouvons pas oublier […] Depuis la création de ce pays, le racisme est employé pour justifier l’expansion et l’oppression : on appelait les autochtones des sauvages, on donnait toute sorte de noms aux Africains pour justifier l’esclavage et les vétérans du Vietnam connaissent une panoplie de termes utilisés pour justifier cette guerre impérialiste […]

Il a aussi fait part de son expérience raciste sur le terrain en Irak :
« Le racisme ne pouvait plus masquer la réalité de l’occupation. C’étaient des personnes, des êtres humains. Depuis, je suis rongé par la culpabilité chaque fois que je vois un vieillard comme celui qui ne pouvait pas marcher et sur lequel nous avons roulé avec une civière […] Je me sens coupable chaque fois que je vois une femme avec ses enfants, comme celle qui nous criait que nous étions pire que Saddam alors que nous la forcions à quitter son domicile. Je me sens coupable chaque fois que je vois une jeune fille comme celle que j’ai prise par le bras et trainée dans la rue. On nous a dit que l’on combattait des terroristes. Le vrai terroriste, c’était moi. »

Par de Julie Lévesque

Publié par Mondialisation.ca le 16 mars 2012

CAPJPO-EuroPalestine

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