Déjà pointée du doigt pour ses agissements discriminatoires à l’encontre d’une passagère refoulée parce que « non juive », la direction d’Air France exerçait mardi un chantage au portefeuille sur un camarade français de la mission Bienvenue en Palestine.
Benjamin (son prénom a été changé) A. est arrivé à Tel Aviv dimanche soir en provenance de Nice à bord du vol Air France AF4384.
Comme une dizaine d’autres passagers de la mission, il a déclaré qu’il comptait se rendre à Bethléem en Palestine occupée, où il était invité par l’association EJE (Les Enfants, le Jeu et l’Education).
Les flics israéliens arrêtent alors tout le monde, et il s’ensuit pour chacune et chacun une série d’interrogatoires.
« Pour moi, cela a duré de 20 heures à 1 heure du matin, et quatre interprètes francophones se sont succédé. Je n’ai pas été maltraité physiquement, mais toujours les mêmes questions auxquelles j’ai répondu ou pas selon qu’elles étaient légitimes ou pas. Comme il y a sur mon passeport des tampons de tas de pays où je me suis rendu, des Etats-Unis aux Emirats Arabes Unis, cela les excitait beaucoup apparemment », nous a raconté Benjamin, avec qui nous avons pu communiquer depuis sa cellule.
Finalement, à 1 heure du matin, tandis que la dizaine d’autres membres de la mission du vol de Nice sont transférés à la prison de Givon, Benjamin est maintenu en solo au centre de rétention de l’aéroport Ben Gourion.
« Je leur ai demandé de m’envoyer moi aussi là-bas pour être avec les copains, mais ils refusent catégoriquement, clairement pour me voir partir le plus vite possible », explique-t-il.
Mardi, Benjamin a dit à ses gardiens qu’il était éventuellement prêt à prendre un avion de retour. Ceux-ci lui ont alors répondu qu’il y avait des places sur un prochain vol d’Air France, mais que la compagnie demandait … qu’il paye son billet ! Et ce, alors même qu’Air France a perdu ses bagages, et que Benjamin est bien muni d’un billet aller-retour !
Des développements étaient attendus dans l’après-midi.
Quant à l’affaire de la passagère Horia A., désembarquée à la dernière minute parce qu’elle ne s’était déclarée ni « juive », ni « israélienne », elle a connu un vaste retentissement, et une mauvaise publicité, bien méritée, pour l’entreprise complice de l’apartheid israélien.
MISSION BIENVENUE PALESTINE FRANCE