La police de l’Autorité Palestinienne a fait preuve d’une extrême brutalité ce dimanche lors de la deuxième manifestation de protestation contre la politique de l’AP, rapporte l’agence de presse palestinienne Maan. (article publié par info-palestine.net)
La police de l’Autorité de Ramallah s’affrontent avec des manifestants dans Ramallah lors d’une manifestation contre une rencontre prévue entre l’ex-président Mahmoud Abbas et le vice Premier ministre israélien [et criminel de guerre] Shaul Mofaz – Photo : Reuters/Mohamad Torokma
La police a attaqué les manifestants avec des matraques, blessant au moins sept personnes. Sept autres manifestants ont été emmenés dans un poste de police avec au moins deux journalistes, a déclaré un correspondant de Ma’an.
Les manifestants criaient des slogans contre la brutalité policière, et la police a répondu en les tabassant. Des journalistes ont également été pris à partie par la police, pour la deuxième journée consécutive, a rapporté le correspondant.
Le photographe Saed al-Hawari, de Reuters, a été attaqué et le photographe Ahmad Musleh a été arrêté. Une caméra appartenant au journaliste Ahmad Ouda a été confisquée.
Un autre journaliste palestinien a déclaré à Ma’an qu’un policier a essayé de briser son appareil photo, et que quand il s’est défendu, le policier l’a saisi par le cou. Alors que le policier était mis à l’écart par ses collègues, il a prévenu le journaliste : « Je te retrouverai un autre jour. »
« C’était encore plus fou que hier, vous ne pouvez pas imaginer – ils frappaient les filles et riaient comme s’ils n’avaient rien à fiche des Palestiniens, » a déclaré le journaliste.
À proximité du bureau de Mahmoud Abbas, un violent affrontement a éclaté alors que la police tentait d’empêcher les manifestants de franchir une ligne des forces de sécurité, a rapporté le correspondant.
Un porte-parole des services de sécurité de l’AP de Ramallah a déclaré que 10 personnes ont été hospitalisées, et plusieurs arrêtées, sans fournir le nombre de détentions.
Matraques et bâtons contre les manifestants – Photo : Reuters
Adnan Dmeiri a prétendu que les affrontements se sont produits lorsque des manifestants ont tenté d’atteindre le bureau d’Abbas, où la police a voulu les arrêter car manifester en cet endroit est interdit.
Il a déclaré que la police enquêtait sur qui était derrière la manifestation, affirmant que « le projet de ces mouvements inconnus était de créer le chaos et d’attaquer la police palestinienne. »
Dmeiri a ajouté que les manifestants avaient crié après la police sans avoir été provoqués, et il a juré de punir ceux qui « violentaient » des policiers.
Manifestation violemment dispersée samedi
La manifestation a été appelée après que les forces de sécurité aient violemment dispersé un rassemblement à Ramallah la veille, samedi, blessant au moins six manifestants.
Dmeiri a annoncé aussi que sept personnes ont été mises en garde à vue après s’être approchées du bureau d’Abbas.
Les détenus ont été relâchés plus tard sur ordre d’Abbas, a-t-il dit. Dmeiri a déclaré aussi que ni la police anti-émeute, ni les forces spéciales n’ont été impliquées, mais que c’était plutôt la police civile.
Les jeunes manifestants palestiniens s’étaient rassemblés pour condamner une visite prévue entre Abbas et le criminel de guerre et vice-Premier ministre israélien, Shaul Mofaz.
Les entretiens ont été annulés après que des manifestations aient été annoncées, mais les responsables israéliens et palestiniens ont donné des versions contradictoires. Un dirigeant du Fatah a prétexté l’opinion publique, alors que les médias israéliens disent que le Premier ministre Benjamin Netanyahu est derrière l’annulation.
« Le droit d’exprimer des opinions »
La violente réaction face aux protestations a suscité les critiques de certains responsables palestiniens qui disent que la police avait comme ordre de ne pas intervenir.
Lors d’une réunion du comité exécutif de l’OLP avant la manifestation de samedi, les responsables ont réitéré leur opposition à toute intervention dans la manifestation, ont déclaré deux officiels à Ma’an.
L’un d’eux, Hanan Ashrawi, a déclaré que « personne ne doit interférer avec les manifestants de quelque manière que ce soit… Nous étions tous très catégoriques sur le respect du droit de manifester. »
Elle a ajouté : « Nous avons estimé qu’il était une bonne chose que les gens aient une opinion (sur les pourparlers avec Mofaz). Quoi qu’il en soit les gens ont le droit d’exprimer leurs opinions sans qu’on les réprime. »
Source : http://www.maannews.net/eng/ViewDet…
(Traduction : Info-Palestine.net)
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