Dans une salle d’audience pleine d’amis et d’avocats venus soutenir Alima Boumediene Thiery contre l’arbitraire du Barreau du Val d’Oise qui voudrait lui l’interdire l’accès à la profession, la Cour d’Appel de Versailles a exigé mercredi que ce barreau reçoive et entende l’ancienne sénatrice et trouve rapidement une solution.
Car, incroyable mais vrai, le Conseil de l’Ordre des avocats du Val d’Oise n’avait même pas pris la peine d’inviter Alima Boumediene-Thiery pour l’entendre avant de prendre cette décision incroyable, digne du régime de Vichy : interdiction d’exercer la profession d’avocat pour cause d’opinion politique !
L’avocat de la partie civile a servi à l’auditoire une « bouillie », selon l’expression de l’un des journalistes présents, tentant d’expliquer que malgré tous les diplômes et compétences requis, Mme Boumediene-Thiery n’était pas digne d’exercer la profession en raison de ses actions de boycott des produits israéliens !
A court d’arguments, il a attribué, mensongèrement, à celle-ci une déclaration contre l’Ordre des avocats, ce qui a provoqué une suspension de séance tant le procédé était énorme !
Ceci n’a pas empêché le procureur de se ranger du côté du Conseil de l’Ordre (un vrai dessin de Daumier), sans davantage d’arguments cohérents.
L’avocat de l’ex-parlementaire, Me Didier Liger, a démontré à quel point les principes du droit se trouvaient bafoués, la liberté d’opinion et d’expression étant carrément niées, de même que la présomption d’innocence puisque l’intéressée n’a jamais été condamnée.
Il s’est également interrogé sur le fonctionnement et l’indépendance de ce Conseil de l’ordre des avocats, dont on se demande bien d’où peuvent venir les décisions…
Alima Boumediene-Thiery a pour sa part déclaré à la barre qu’elle ne comptait pas mettre ses idées dans sa poche, et que devenue avocate, elle n’en continuerait pas moins son combat contre le racisme et pour le respect des droits de l’homme et du droit international.
Le juge a conclu en prévenant qu’il ne souhaitait pas trancher cette affaire, mais qu’il le ferait le mercredi 19 décembre prochain, si jamais une solution positive n’avait pas été trouvée à l’occasion d’une médiation.
CAPJPO-EuroPalestine