La rencontre avec les lycéens de Al Karmel nous a beaucoup impressionnés. Une maturité, une aisance déconcertantes. La politique n’est jamais hors sujet ici, même si études et la réussite des examens sont une priorité pour tous ces jeunes. « Pourquoi la France soutient-elle Israël ? », « Qu’est-ce qui vous a motivés pour venir jusqu’à nous ? ». Avec sérieux, ils nous ont mis sur le grill, comme le raconte Siham.
« Avez vous eu peur de venir à Gaza ? »
Samedi 29 décembre. Il est aux alentours de 10h30 lorsque nous nous dirigeons vers le lycée Al Karmel. Les heures précédentes ont été consacrées à la visite de l’école primaire Hassen El Basri. Nous y avons rencontré des enfants joyeux et surexcités par notre présence.
Dans l’enceinte du lycée, je fais partie d’un groupe d’une dizaine de personnes afin de pouvoir nous rendre dans l’une des classes de l’établissement. Ce sont des lycéens en Première Littéraire qui sont devant nous. Pour eux, l’année prochaine sera synonyme de baccalauréat si Israël ne vient pas changer ces projets.
Un échange s’opère alors entre eux et nous. Nous posons des questions, eux en font autant. Précises. Directes. Claires. Ainsi sont leurs interrogations. « Pourquoi n’avoir pas décidé de venir dans la Bande de Gaza tandis que l’état sioniste larguait ses bombes au mois de novembre dernier ? », « Quel sentiment ressentons-nous lorsque nous prenons connaissance du nombre de victimes assassinées par Israël ? »
C’est avec le sourire que l’on nous demande cela. Mêler la peur et le sourire. Deux choses qui s’opposent complètement. Mais le choix de ce questionnement est important parce qu’il me pousse à réfléchir. Moi qui n’avais pas conscience de partir, tant cette tentative paraissait incroyable ! Alors j’ai pris quelques secondes pour me dire que finalement non. Non je n’avais pas peur de venir, parce que je ne savais tout simplement pas ce que j’allais trouver ici à Gaza, à Khan Younes, à Beit Hanoun…
Si les médias laissent croire que les ruines constituent la Bande de Gaza, ma présence sur place me prouve que cette terre est belle. Les Palestiniens construisent même si les Israéliens détruisent sans cesse, encore et encore. Et là est le message le plus fort malgré le blocus !
Siham TOUIL
www.alencredemaplume.com
Remise de 500 euros au directeur de l’école pour contribuer à la réparation des canalisations détruites par Israël :
Un petit souvenir remis à la mission : une peinture faite par l’un des élèves du lycée (à venir admirer à la librairie Résistances à Paris !) :
CAPJPO-EuroPalestine