Ci-dessous le communiqué que nous avons fait parvenir ce week-end aux médias qui appliquent, pour beaucoup, la loi de l’omerta. Ils ne pourront pas dire « Nous ne savions pas ».
COMMUNIQUE DE PRESSE
Nous savons que la situation des prisonniers n’intéresse pas beaucoup la plupart des journalistes, quand il s’agit de Palestiniens dans les prisons de l’occupant israélien, même si leur détention est illégale, même s’ils subissent des tortures, même s’ils sont en train de mourir, comme Samer ISSAWI qui est en grève de la faim depuis 208 jours (il n’absorbe que de l’eau, du sel et des vitamines)
Nous vous informons toutefois que Samer Issawi fait partie des 14 Palestiniens qui ont été réincarcérés quelques mois après leur libération dans le cadre de « l’accord Shalit », pour des raisons non communiquées.
Il a été arrêté à nouveau le 7 juillet dernier, puis détenu dans le centre tristement connu de détention et de tortures de Moscobiyya à Jérusalem, où il a été interrogé pendant 28 jours. Il s’est vu refuser l’accès à son avocat pendant les 23 premiers jours, indique Human Rights Watch. Sa libération a été révoquée sans motif, sur la base d’une « ordonnance militaire », dont les raisons ont été déclarées « secrètes » par Israël.
Or, Samir Issawi a déjà passé 10 ans de sa vie en prison. Il avait été arrêté le 15 avril 2002 lors de l’opération israélienne d’invasion et d’attaque de nombreuses villes palestiniennes, dont Jénine et Naplouse, mais aussi de bien d’autres localités. Et il a été condamné à 30 ans de prison (!!), alors qu’il n’a tué ni blessé qui que ce soit, mais qu’un tribunal composé exclusivement de militaires l’a accusé de « détenir des armes » et d’avoir « formé des groupes militaires à Jérusalem ».
Aujourd’hui, sa vie ne tient plus qu’à un fil.
Samir a perdu la moitié de son poids, ses organes internes commencent à défaillir, il est en train de perdre la vue et la capacité de parler, il vomit du sang. Tous ces signes sont malheureusement clairs : il est à l’article de la mort.
Voilà des années et des années que nous tentons d’alerter le monde sur la situation injuste et barbare des prisonniers politiques palestiniens. Ces derniers, qu’Israël essaie de briser par la torture et l’enfermement dans des conditions terribles, résistent depuis des décennies. Quelque 800.000 d’entre eux, hommes, femmes et enfants, sont passés par les geôles de l’occupant israélien depuis 1967, ce qui équivaudrait à 15 millions de Français en termes de comparaison démographique !
Et saviez-vous que, lorsqu’un prisonnier palestinien meurt dans une prison israélienne, son corps n’est restitué à sa famille dans la plupart des cas qu’à l’expiration de la peine qui lui avait été infligée ?
Privés de visites de leurs familles, de présence de leurs avocats, de soins médicaux, de nourriture correcte, souvent placés en cellules d’isolement, ils maintiennent une entraide exemplaire pour ne pas devenir fous, pour sauvegarder leur dignité.
Ils ont fait de nombreuses grèves de la faim pour révéler au monde l’arbitraire israélien, les tortures qu’ils subissent, dès l’âge de 12 ans, quand ils sont arrêtés, embarqués, interrogés et incarcérés.
Vous savez également qu’Israël pratique la détention « administrative », c’est-à-dire sans inculpation ni procès, et à durée indéterminée. C’est actuellement la situation de 178 prisonniers palestiniens.
C’était le cas du footballeur professionnel Mahmoud Sarsak, détenu pendant 3 ans par Israël, et qui n’a dû sa libération qu’à sa courageuse grève de la faim de 95 jours qui a entraîné une mobilisation internationale.
Aujourd’hui allez-vous continuer à vous taire sur le sort de Samir Issawi, et des prisonniers politiques palestiniens ?
– LEUR DÉTENTION DANS DES PRISONS ISRAÉLIENNES EST ILLÉGALE AU REGARD DU DROIT INTERNATIONAL. LES CONVENTIONS DE GENÈVE INTERDISENT À UNE PUISSANCE OCCUPANTE DE TRANSFÉRER TOUT OU PARTIE DE LA POPULATION OCCUPÉE SUR SON TERRITOIRE.
– ELLE EST INJUSTE ET PARFAITEMENT ARBITRAIRE.
– ELLE A POUR BUT DE BRISER DES HOMMES, DES FEMMES ET DES ENFANTS ET DE TERRORISER L’ENSEMBLE D’UNE POPULATION POUR L’INCITER À ABANDONNER SES TERRES ET À QUITTER SON PAYS.
A PARIS, NOUS SERONS RASSEMBLES
CE MARDI 19 FÉVRIER À PARTIR DE 18 H
À LA SORTIE DU METRO SOLFÉRINO (LIGNE 12)
EN FACE DU SIÈGE DU PS, À PROXIMITÉ DU PARLEMENT ET DU QUAI D’ORSAY
Premiers signataires de cet appel déclaré en préfecture : CAPJPO-EuroPalestine, Enfants de Palestine, Droits Devant, Nanterre Palestine, RESOCI, Mgr Jacques Gaillot, Parti des Indigenes de la République (PIR), ISM-France, John Berger, Georges Yoram Federmann
CAPJPO-EuroPalestine