L’Association des Palestiniens en Ile de France vient de nous informer qu’Haneen Zoabi avait malheureusement un empêchement et ne pourrait se rendre en France à la date du 4 avril comme elle l’avait prévu. Nous espérons avoir le plaisir de la recevoir à une autre occasion. Ci-dessous néanmoins un rappel des positions de cette députée, réélue le 22 janvier dernier au parlement israélien, comme membre du parti arabe Balad.
Haneen Zoabi, malgré toutes sortes de menaces, d’accusations et d’injures, dit ce qu’elle pense et fait ce qu’elle dit.
C’est ainsi que cette femme de 44 ans, née à Nazareth de famille palestinienne installée depuis longtemps dans la ville, démontre en permanence le caractère intrinsèquement raciste d’Israël et rejette la notion d’Etat juif, exigeant « un État pour tous ses citoyens », selon le slogan de son fondateur, l’ancien député Azmi Bishara. (Accusé de trahison pour avoir aidé le Hezbollah pendant la guerre de 2006 au Liban, Azmi Bishara a dû fuir Israël en 2007.)
En attendant, elle refuse toute sorte de « service national » pour les citoyens palestiniens d’Israel, au nombre de 1,5 million. En février 2009, elle avait ostensiblement quitté la Knesset lors de la cérémonie d’investiture, avant l’hymne national (hatikva), en déclarant que celui-ci ne la représentait pas. Elle a par ailleurs déclaré qu’elle ne voyait pas pourquoi l’Iran ne pourrait se doter d’armes nucléaires, et pourquoi Israël, nettement plus agressif, devrait en avoir le monopole.
Elle s’oppose naturellement à la politique d’occupation et de colonisation israéliennes, ainsi qu’au blocus de Gaza.
Haneen Zoabi a d’ailleurs participé à la flottille de Gaza, et se trouvait à bord du Mavi Marmara quand il a été attaqué le 31 mai 2010 par des commandos israéliens, qui ont tué 9 passagers turcs désarmés dans les eaux internationales. Elle fut arrêtée et sanctionnée, privée notamment de son passeport diplomatique, et de toute aide financière et juridique en tant que parlementaire.
Ce qui ne l’empêcha pas de déclarer : « Il était clair, au vu du nombre et de l’armement des pirates israéliens qui ont arraisonné le navire que le but n’était pas seulement de mettre fin à sa destination vers Gaza, mais de faire le plus grand nombre possible de victimes, afin de décourager de telles initiatives à l’avenir ».
Ce qui lui a valu de nombreuses menaces de mort, l’accusation d’avoir accompli un acte de « trahison prémédité », ainsi que la demande du ministre de l’intérieur quelle soit destituée de la nationalité israélienne. Un comité du parlement israélien à voté à 7 voix contre 1 la levée de son immunité parlementaire.
Haneen Zoabi agressée à la Knesset
En Décembre 2012, il a été annoncé que le Comité central des élections et un panel de juges de la Cour suprême envisageaient d’interdire à Haneen Zoabi, ainsi qu’à son parti, Balad, de se représenter aux élections de 2013, puisqu’ils « nient l’existence d’Israël en tant qu’Etat juif et démocratique, ce qui rend leur candidature à la Knesset inadmissible ».
Mais la Cour Suprême a estimé cette interdiction inapplicable en l’état de la législation, et les parlementaires se sont promis de réviser la loi, afin que Haneen Zoabi et tous les autres « traîtres » de son acabit ne puissent plus se présenter aux élections.
Ce qui reflète l’opinion d’une majorité de la population israélienne, un sondage réalisé en octobre 2012 ayant montré que 64% des Juifs israéliens sont opposés à ce que des partis arabes puissent être inclus dans une coalition gouvernementale à l’issue des élections.
En attendant, Balad compte encore 3 membres sur les 12 députés arabes au parlement israélien (4 sièges pour le parti communiste Hadash, et 5 pour la Liste Arabe Unie). Balad a obtenu 95.000 voix aux dernières élections, malgré la forte abstention des électeurs arabes israéliens en butte à un racisme de plus en plus violent. Soit 11.000 voix de plus qu’en 2009, notamment grâce aux voix des Bédouins du Negev, dont le nettoyage ethnique s’est dramatiquement intensifié.
* Pour rappel, la Journée de la Terre, commémore chaque année celle du 30 mars 1976, où six palestiniens citoyens d’Israël étaient abattus par la police israélienne alors qu’ils manifestaient contre la confiscation de leur terre par l’Etat d’Israël. Depuis, les Palestiniens manifestent chaque année à cette date pour dénoncer la spoliation de leur terre par le gouvernement israélien.
CAPJPO-EuroPalestine