En inscrivant la branche armée du Hezbollah sur la liste des associations terroristes, l’Europe se décrédibilise un peu plus aux yeux du monde : l’ingérence armée, les invasions d’autres pays, sont autorisées, voire encouragées au Liban, en Libye, en Irak, en Afghanistan, au Mali, en Palestine, et …en Syrie, mais seule la résistance libanaise est taxée de terrorisme ? Ci-dessous la lettre de Michel Aoun à ce propos.
Vendredi 26 juillet, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont inscrit la branche armée du Hezbollah sur la liste des associations terroristes.
Lettre ouverte du général Michel Aoun à l’Union européenne –
…. »Cette aile militaire aujourd’hui accusée de terrorisme, est celle-là même qui força Israël à se retirer du Liban sans conditions en mai 2000. C’est elle qui assura la mise à exécution de la résolution 425 adoptée le 19 mars 1978 par le Conseil de sécurité 22 ans après l’occupation par Israël du sud-Liban.
La résolution 425 stipule en effet que le Conseil de sécurité de l’ONU exige d’Israël de cesser immédiatement son action militaire contre l’intégrité territoriale du Liban et de retirer sans délai ses forces de tout le territoire libanais ; elle est restée sans effet durant 22 longues années ; car c’est ainsi qu’Israël interpréta alors le terme « sans délai ». Le Liban ne dut la libération de ses territoires qu’à la volonté sans faille de sa Résistance, dont est également témoin l’issue de la guerre que mena Israël contre le Liban durant l’été 2006.
Car le Liban continue à faire face à trois agressions israéliennes avérées :
1) L’occupation des fermes de Chebaa et des collines de Kfarchouba et du village El-Ghajar
2) Le problème des réfugiés Palestiniens au Liban
3) Les violations répétées de son intégrité territoriale, aérienne, et maritime »…
A ceci, il faudra ajouter les visées israéliennes injustifiées sur les eaux territoriales libanaises et son refus obstiné de respecter les frontières maritimes tracées selon les conventions internationales en vigueur.
On aurait souhaité que plutôt que d’accuser de terrorisme la Résistance libanaise, les États membres de l’Union européenne soutiennent le droit du Liban à préserver son intégrité territoriale, ainsi que le droit du peuple palestinien à retourner sur ses terres. »….
« Quand l’Europe réunie renie le droit d’une nation à se défendre, un droit consacré par la Charte des Nations Unies. Et quand elle tourne le dos à ces nations qui luttent pour préserver leur liberté et leur souveraineté, cette Europe renie alors ses propres valeurs et ses principes ; elle tourne le dos aux leçons de son Histoire ; car chacun des peuples qui la constituent a versé un jour son sang pour résister au joug de l’occupation.
J’exhorte ainsi l’Union européenne à rester fidèle à ses principes, à ses idéaux, et à son Histoire qui vit tant de sacrifices consentis sur l’autel sacré de la Liberté. Il faudra surtout qu’elle prenne conscience de la gravité de ses responsabilités et qu’elle les assume pleinement concernant son rôle dans la guerre qui ensanglante la Syrie et sur ses graves répercussions sur la situation au Liban ; une guerre que certains de ses États membres continuent d’alimenter ouvertement en hommes et en matériel.
CAPJPO-EuroPalestine