A partir du 27 août, la très moderne et civilisée ville de Tel Aviv n’acceptera plus les enfants africains dans les crèches de ses quartiers sud.
Quand les enfants de 3 à 6 ans du sud de Tel Aviv reprendront l’école ce mardi, ils ne pourront plus se mélanger dans les crèches, car les enfants africains des demandeurs d’asile n’y seront plus acceptés.
C’est ce que vient d’annoncer la municipalité de Tel Aviv, en précisant que de nouvelles crèches pour les enfants africains de Côte d’Ivoire, du Soudan et d’Erythrée seront construites pour répondre à une revendication des parents juifs israéliens des quartiers défavorisés de Shapira et Hatikvah.
Ces derniers ont menacé de ne plus envoyer leurs enfants dans ces crêches s’ils devaient continuer à y côtoyer les enfants africains.
La tension est vive dans ces quartiers, l’animosité entre ses résidents juifs orientaux souffrant de la crise économique et sociale ayant été avivée par la droite israélienne qui a trouvé un bon bouc émissaire avec les immigrants qui se sont récemment installés dans ces mêmes quartiers sud de la ville.
Certains rabbins et parlementaires qui utilisent le mot « infiltrés » pour parler des demandeurs d’asile, ont ainsi recommandé à la population juive israélienne de ces quartiers de ne pas louer de logements à des « non-juifs ».
L’an dernier cette incitation à la haine a dégénéré en agressions racistes, les juifs s’en prenant non seulement aux voitures et logements des Noirs, qui ont été saccagés par des foules déchaînées, mais aussi aux personnes elles-mêmes qui ont été brutalisées et terrorisées.
Il y a un total de 65.000 demandeurs d’asile africains en Israël, mais beaucoup se sont réfugiés dans les quartiers pauvres au sud de Tel Aviv, dont les habitants soulignent qu’ils aimeraient voir l’attitude des juifs d’Europe centrale, nettement plus prospères si les immigrés débarquaient dans leurs quartiers « branchés » du centre de la capitale.
Ils rappellent d’ailleurs à ceux qui les critiquent que des parents juifs se sont opposés l’an dernier à la visite de 35 enfants noirs pour célébrer avec les leurs la fête de hanukkah dans le quartier chic de Sheinkin.
Les dirigeants de Tel Aviv qui présentent leur ville comme le paradis des gays et des libéraux de tous poils, sont les mêmes qui instaurent la ségrégation dans le crèches. « Au lieu de construire davantage d’infrastructures pour qu’il y ait de la place pour tout le monde, la bonne ville de Tel Aviv a choisi l’apartheid », souligne le site.
Source : http://www.thedailybeast.com/articles/2013/08/23/the-banality-of-racism-in-israel-s-most-liberal-city.html
CAPJPO-EuroPalestine
