Le procès BDS de jeudi à Pontoise a montré l’absence totale d’arguments et les contradictions de la partie civile, représentée par Me Baccouche, en l’absence de son client Sammy Ghozlan et de toute autre officine israélienne, pas davantage inspirées apparemment pour se pointer. Ce qui amène le BNVCA, furieux de la position du procureur, à éructer et mentir, comme d’habitude.
Après avoir exprimé « étonnement et déception car le Procureur de la République pourtant à l’origine des poursuites a cru devoir « s’en remettre au Tribunal » en d’autre termes n’a pas requis comme c’est son devoir », le BNVCA s’en prend à l’existence d’un rassemblement devant le tribunal « militants avec sonos et rafraichissements, revêtus de polos bariolés avec des mentions anti israéliennes ».
Il montre ainsi une fois de plus que ce n’est pas uniquement le boycott d’Israël qu’il voudrait faire interdire mais toute expression de solidarité avec la Palestine (ce que M. Ghozlan appelle le ‘Palestinisme’), et toute liberté de critiquer Israël.
Les sympathisants de la cause palestinienne, toutes tendances confondues, étaient nombreux devant le tribunal jeudi et ils ne se sont pas gênés pour dénoncer ces mascarades à répétitions que sont les procès BDS, engagés par l’Etat aux frais du contribuable, à la demande du lobby israélien et sans aucun fondement juridique.
Voir l’excellente vidéo de PRESS TV à cet égard :
http://www.presstv.ir/detail/2013/09/12/323589/bds-campaigners-taken-to-court-by-proisraeli-lobbies/
Le BNVCA se garde bien de mentionner par ailleurs que les nervis de la LDJ avaient également été autorisés à se rassembler avec leurs drapeaux israéliens devant le tribunal, mais que la police a été contrainte de les faire sortir de la salle d’audience vu leur comportement perturbateur.
Quant aux pauvres questions de Me Baccouche auxquelles les prévenus auraient été « incapables de répondre », les juges auront pu constater une fois de plus l’inanité des « arguments » de la partie civile, tout comme ses constantes contradictions.
Comme d’habitude, on a eu droit à une affirmation selon laquelle il n’y aurait pas d’apartheid en Israël, et que la preuve en serait qu' »il y a de plus en plus d’Arabes dans l’armée israélienne » (sic !). Mais quand M. Baccouche a demandé à Alima Boumediene-Thierry de citer des exemples d’apartheid, il a dû dire STOP ! et se rasseoir devant l’énumération de l’ex-sénatrice, tant concernant Israël que les territoires palestiniens occupés ! Interdiction de se marier entre Juifs et Arabes, interdiction pour les israéliens d’origine palestinienne d’acheter des terres, biens immobiliers, interdiction de circuler, interdiction de sortir du pays. Même chose quand Sylvette Amestoy a raconté ce qu’elle a vu lors de ses missions en Palestine : accès à l’eau, destruction des maisons palestiniennes, mur d’annexion….
Quant à la question rituelle sur « Quels autres pays ou produits avez-vous boycotté », là encore tous les prévenus, de multiples tendances, origines et parcours, ont pu donner des tas d’exemples allant de l’Argentine à l’Afrique du Sud de l’apartheid, en passant par les produits fabriqués par des enfants…
En fait, pendant tout le procès, M. Baccouche n’a cessé de donner des verges pour se faire fouetter.
Ainsi, il a tenu a souligner à deux reprises : « je n’accuse pas d’antisémitisme EuroPalestine ni les prévenus qui sont ici ». (Alors que sur Radio J, il dit le contraire et déclare : « Leurs avocats ont eu beaucoup de peine pour démontrer qu’ils n’étaient pas antisémites »)
Alors il les poursuit pourquoi ?
« Pour faire respecter la loi française », a-t-il répondu !
Mais de quelle loi parle-t-on, lui ont demandé les prévenus, leurs avocats et leurs témoins ? De la loi qui punit « toute discrimination à l’encontre d’une personne ou d’un groupe de personnes A RAISON de son appartenance à une ethnie, une religion, une race, une nation ».
Et on peut triturer cette loi qui a été faite pour protéger les personnes contre les discriminations raciales, on ne voit pas comment les mangues, les avocats ou les lingettes pour bébés peuvent devenir des personnes souffrant de discriminations racistes !
Mais si, mais si, disent régulièrement les officines sionistes à la barre, et Me Bakkouche à son tour : « Car, derrière les produits, il y a des producteurs, et les producteurs sont des personnes ! »
Outre le fait que même dans cette optique, le boycott ne s’exercerait pas A RAISON de leur ethnie, race, religion, nation, mais A RAISON de la politique de l’ETAT D’Israël, comme cela a été conclu par tous les juges dans tous leurs attendus, dans différents jugements, il est assez amusant d’entendre M. Baccouche recourir à cet argument après avoir plaidé que « la campagne BDS fait surtout du tort aux Palestiniens qui produisent ces produits et qui en sont donc les principales victimes » !!!
Formidable ! Le Bureau National de Vigilance contre l’Antisémitisme (BNVCA) –qui comme on le sait se préoccupe beaucoup du sort des Palestiniens– estime qu’ils sont les principales victimes du boycott des produits exportés par Israël, mais invoque une discrimination antisémite.
Passons sur les autres inepties, dont celle qui n’est pas la moindre et qui consiste à venir défendre l’Etat d’Israël tout en disant que « ses frontières ne sont pas encore fixées et qu’il est donc abusif de venir parler de colonies » !
Quand on entame des poursuites judiciaires — ou plutôt quand on les fait entamer par un gouvernement qui s’appuie sur une loi antiraciste pour de protéger un Etat raciste et colonial– dans l’objectif de « faire respecter la loi », à en croire le BNVCA, on commence par respecter les lois internationales et les frontières qu’elles fixent.
ET devant l’ambassade de France à Londres jeudi :
« Honte à la France ! Boycott des produits israéliens ! »
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[rouge]ET POUR RAPPEL, NOTRE PREMIER COMPTE-RENDU DU PROCÈS CE JEUDI :
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Procès BDS à Pontoise : le procureur ne cède pas aux pressions gouvernementales
Défiant les ordres donnés par un gouvernement inféodé au lobby israélien, le procureur de Pontoise a refusé jeudi de requérir une condamnation à l’encontre de sept militants de la campagne BDS poursuivis pour une action dans un hypermarché Carrefour de Montigny-les-Cormeilles (Val d’Oise) en juin 2010.
L’initiative courageuse de ce magistrat mérite d’autant plus d’être saluée qu’elle a peu de précédents en justice. Les juges ont jusqu’à présent fait preuve d’indépendance et ont dans la plupart des cas relaxé les militants poursuivis, mais c’est la deuxième fois qu’un procureur —soumis hiérarchiquement au gouvernement— désobéit en refusant de requérir des condamnations. (La procureur lors du procès d’Olivia Zémor devant la 17ème chambre correctionnelle de Paris ayant été la première à entrer en résistance). Le jugement du Tribunal correctionnel de Pontoise, mis en délibéré après cinq heures d’audience, en présence d’une centaine de sympathisants de la cause palestinienne parfois venus de province et de l’étranger, ainsi que de nombreux représentants de la presse, sera prononcé le 20 décembre prochain.
Les sept militants de la campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) poursuivis sont : Laurent Alcini (PCF, Front de gauche), Alima Boumédiene-Thiery (ex-sénatrice), Serge Grosswak (Fase), Nicolas Shahshahani (Europalestine), Omar Slaouti (NPA, Gauche Anticapitaliste), Sylvette Amestoy (EELV), et Sylvain De Smet (EELV).
L’affaire de Montigny, initiée par une action humoristique de nos camarades ( http://www.dailymotion.com/video/xd… ) est caricaturale de la tentative d’instrumentalisation de la justice par le gouvernement français, au service de la plus virulente des officines israéliennes sévissant en France, le mal nommé « Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme » (BNVCA) à l’origine des poursuites.
Les avocats des militants, MM° Dominique Cochain et Antoine Comte, ne se sont pas privés de pointer les innombrables contradictions contenues dans le dossier, que le parquet de Pontoise avait dans un premier temps décidé de classer sans suite, n’y trouvant pas d’infraction, avant de recevoir l’ordre de revenir à la charge et de poursuivre quand même.
Citons, en particulier, ce monstre juridique créé par la citation à comparaître devant le tribunal, qui voudrait que chacun des 7 militants ait prononcé dans l’ hypermarché Carrefour rigoureusement les mêmes paroles que les 6 autres !
Citons, de même, l’imbécilité consistant à alléguer que le boycott serait une discrimination à l’encontre de la nation israélienne, tout en affirmant que ce sont les travailleurs palestiniens –ne trouvant pas d’autre gagne-pain que dans les colonies- qui sont les premières victimes de la campagne BDS !
La réalité, rappelée de toutes parts tant par nos avocats que par les prévenus, est que l’appel à boycott d’un Etat ou d’un gouvernement est un moyen de lutte parfaitement légal en France, comme en témoignent les appels pour des causes diverses et variées –concernant un jour le Mexique, le lendemain la Chine, le surlendemain le Canada à cause de la chasse aux phoques- et qu’aucun des promoteurs de telles campagnes n’est poursuivi en justice.
Mais quand Israël entre en scène, c’est une autre histoire, et on commence alors à torturer le droit pour tenter de lui faire dire ce qu’il ne dit pas.
Enfin, le représentant du BNVCA, M° Charles Baccouche, n’a pas vraiment été à la noce jeudi à Pontoise, obligé de se se contredire sans cesse et de finir par déclarer mensongèrement : « Nous n’avons jamais accusé personne ici d’être antisémite ».
Son mandant, le pitoyable Sammy Ghozlan, qui pérore tant qu’il a le monopole de la parole mais craint comme le peste un débat contradictoire, brillait comme d’habitude par son absence. Et la demi-douzaine d’apprentis trublions venus le soutenir à l’appel de la Ligue de Défense Juive (LDJ), sont rapidement repartis, quelque peu démoralisés par la désertion de leur champion.
CAPJPO-EuroPalestine