Où il est question d’un prêt de l’UE pour un projet d’énergie israélienne, exactement une semaine après que les Bédouins palestiniens vivant à proximité du site aient reçu des ordres de démolition. Nous attendons les réponses…
A Mesdames les députés européennes, Messieurs les députés européens du Grand Sud-Ouest :
Eric Andrieu,
José Bové,
Françoise Castex,
Christine Deveyrac,
Catherine Grèze,
Alain Lamassoure,
Jean-Luc Mélenchon,
Frank Proust,
Robert Rochefort,
Marie-Thérèse Sanchez-Scmid,
Madame la députée, Monsieur le député
En Juillet 2013, la Commission européenne a annoncé de nouvelles lignes directrices qui visent à éviter que les projets israéliens dans les colonies israéliennes illégales puissent recevoir des subventions de recherche, et à empêcher les entreprises et les institutions israéliennes qui opèrent à l’intérieur des colonies israéliennes illégales de bénéficier d’instruments financiers tels que les prêts. Ces nouvelles lignes directrices ont été largement saluées par les organisations de la société civile palestinienne et européenne.
Actuellement, Israël et ses partisans font pression sur l’Union Européenne afin qu’elle abandonne les nouvelles lignes directrices. Il y a un vrai risque de voir la Commission céder à la pression israélienne et décider de poursuivre le financement et le soutien à des projets israéliens dans les territoires palestiniens occupés. Cela serait, de la part de l’Union européenne, un message dangereux qui traduirait une absence de volonté politique de faire pression sur Israël afin que cet Etat mette fin à ses crimes de guerre et se conforme au droit international.
De même, nous venons d’apprendre que les responsables de Union européenne ont approuvé un prêt pour un projet d’énergie israélienne, exactement une semaine après que les Bédouins palestiniens vivant à proximité du site aient reçu des ordres de démolition.
Une décision plutôt passée inaperçue et faite par la Banque européenne d’investissement (BEI) le 17 septembre, a entériné un prêt de 150 millions € ( 205 millions $ ) pour le site de production d’énergie Megalim. Cette décision équivaut à un geste de soutien au nettoyage ethnique d’Israël dans le désert du Naqab (Neguev).
L’usine est en construction à Ashalim, une communauté israélienne située à côté du village bédouin de Bir Hadaj. Le 10 septembre, un certain nombre d’ordres de destruction des propriétés ont été distribués à Bir Hadaj par les autorités israéliennes. Pourtant, la banque basée au Luxembourg – une institution de l’UE – n’a semblé prêter aucune attention à cette tentative éhontée de déraciner les populations autochtones du Naqab.
Comme l’usine Megalim va produire de l’énergie solaire et thermique, elle est promue comme une initiative « écologique » par les entreprises investies dans le projet. On y trouve Alstom, une société française qui a également investi dans le tramway de l’Apartheid reliant les colonies israéliennes à Jérusalem-Est occupée.
Contrairement à de nombreux autres villages bédouins dans le Néguev, Bir Hadaj a été officiellement reconnu par l’État d’Israël. Ce statut n’a pas empêché les autorités de détruire – et de menacer de détruire – les propriétés des Bédouins.
Quatre maisons ont été démolies à Bir Hadaj sur l’ordre d’Israël l’année dernière, selon le Negev Coexistence Forumpour l’égalité civile, qui surveille les violations des droits de l’homme commises à l’encontre des Bédouins .
La BEI prête à de faibles taux d’intérêt, et le projet d’énergie qu’elle finance ne peut pas être considéré isolément des efforts permanents d’Israël pour déraciner les Palestiniens vivant dans le Néguev.
Il faut remarquer que la décision de la BEI s’inscrit à la suite de la publication récente de lignes directrices de l’UE sur la fin de l’aide financière pour les entreprises et les institutions israéliennes basées à Jérusalem-Est et plus largement en Cisjordanie occupée .
Alors que l’usine est en construction à l’intérieur de ce qui est Israël d’aujourd’hui [Palestine de 1948], certains organismes qui sont activement impliqués dans la colonisation de la Cisjordanie prennent part à ce projet. Une « étude d’impact » de l’usine affirme que ses propriétaires vont coopérer avec l’Autorité des Antiquités d’Israël (IAA) afin de conserver les sites archéologiques de la région environnante. Comme l’IAA a son siège à Jérusalem-Est, cette coopération va à l’encontre de l’esprit , sinon la lettre, des nouvelles lignes directrices de l’UE.
En théorie, la BEI devrait réduire ses prêts en Israël dès que les nouvelles directives de l’UE – qui ont suscité un tollé parmi l’establishment israélien – seront mises en œuvre au début de 2014. Pourtant, il semble qu’il y aura une énorme possibilité de flexibilité.
Parmi les bénéficiaires des prêts de la BEI se trouve Hapoalim, une banque israélienne avec des succursales en Cisjordanie occupée. Un document traitant des « questions fréquemment posées » et préparé par l’ambassade de l’UE à Tel Aviv, affirme que, malgré les nouvelles lignes directrice, les banques actives dans les colonies israéliennes peuvent continuer à demander des prêts à l’UE à condition que les bénéficiaires finaux de ces prêts soient basés en Israël.
L’association Couserans-Palestine souhaiterait vous rencontrer, avec, si possible, d’autres organisations de Midi-Pyrénes qui défendent la cause palestinienne, pour aborder avec vous ces questions ainsi que l’ensemble du problème palestinien, la colonisation et l’occupation militaire, le mur, l’apartheid, l’eau, les prisonniers ainsi que les ripostes possibles, le BDS (Boycott-Désinvestissement-Sanctions) au niveau de la société civile. L’association apprécierait de voir les gouvernements, à commencer par le Conseil européen appliquer les législations en place, sur le commerce par exemple, et tenir compte des résolutions de l’ONU. Pourquoi Israël a-t-il droit à un traitement particulier ? N’est-il pas temps de reconnaître pleinement l’état palestinien ?
Dans l’attente de votre réponse, l’association Couserans-Palestine vous demande de tout faire pour soutenir les nouvelles lignes directrices et pour vous assurer que l’Union Européenne cesse de financer, y compris par l’intermédiaire de la BEI, les crimes de guerre israéliens. »
Pour Couserans-Palestine
Le Président
Christian Fruhauf
ASSOCIATION COUSERANS PALESTINE
16 Avenue d’Aulot
09200 Saint Girons
Tel : 05 61 66 29 14
http://blog.couserans-palestine.fr/
CAPJPO-EuroPalestine