Ne disposant apparemment pas de relais locaux type BNVCA ou Goldnadel comme ici en France, le Mossad a carrément chargé une de ses entités basées en Israël de porter plainte contre un universitaire australien appliquant le boycott académique d’Israël, dans le cadre de la campagne internationale BDS.
SOUTIEN AU PR. JAKE LYNCH !
Le Professeur Jake Lynch, du Centre d’Etudes des Conflits de l’Université de Sydney, vient ainsi d’annoncer qu’il était visé par une plainte déposée par Shurat HaDin, un cabinet d’avocats israéliens directement piloté par le Mossad, devant le Tribunal Fédéral australien.
En cause : le refus, par Jake Lynch, de répondre favorablement à une demande de parrainage sollicitée par un membre de l’Université Hébraïque de Jérusalem, le Pr Dan Avnon.
Répondant à Avnon, le Pr Lynch lui précisait que l’objet de ses recherches scientifiques était certainement intéressant, mais qu’il n’était pas prêt, en lui accordant la faveur demandée, à cautionner la complicité de l’Université Hébraïque de Jérusalem dans l’oppression généralisée du peuple palestinien.
En dépit de sa réputation vaguement libérale, l’Université Hébraïque de Jérusalem est en effet lourdement compromise dans l’occupation et la colonisation.
Elle n’a pas hésité, par exemple, à étendre son campus du Mont Scopus en volant des terres palestiniennes. Cette même Université a apporté son soutien à ceux de ses étudiants qui ont participé au massacre de masse de la population de Gaza, lors de l’opération « Plomb Durci » de 2008/2009.
Elle est aussi partie prenante du Collège de Commandement de l’armée, et entretient des collaborations étendues avec les industries israéliennes d’armement, rappelle le Professeur Jake Lynch.
Ce qui est en jeu, explique-t-il dans un communiqué, c’est la liberté pour des universitaires de critiquer la politique d’un Etat –en l’occurrence Israël-, d’autant plus que dans le cas concerné, on serait bien en peine de trouver la moindre once de discrimination, ne serait-ce qu’à l’encontre du seul individu Dan Avnon.
« En effet », explique-t-il dans un communiqué, « je n’étais même pas en mesure d’empêcher la venue d’Anon à l’Université de Sydney, puisqu’il n’avait besoin que de deux parrainages, à trouver parmi les quelques 3.000 enseignants et chercheurs de l’établissement ». Il s’est d’ailleurs avéré qu’Avnon avait déjà ses deux sponsors lorsqu’il a écrit à Lynch, ce qui fleure manifestement une provocation.
« Surtout », poursuit-il, « accorder ou pas une faveur à un demandeur relève d’un droit discrétionnaire de la part de l’universitaire sollicité. Aucune loi ne peut exiger de moi que j’utilise mon pouvoir discrétionnaire dans une direction donnée, sinon ce n’est plus un pouvoir discrétionnaire ».
Jake Lynch et les militants australiens du BDS ne craignent pas, bien au contraire, de défendre la liberté d’expression devant un tribunal, et se déclarent convaincus qu’au final, l’image de l’Etat d’Israël en ressortira encore plus érodée.
Lynch a déjà reçu le soutien de près de 2.000 intellectuels et universitaires de par le monde, qui, tous, ont demandé à être inculpés en même temps que lui.
Amplifions le mouvement en signant massivement la pétition (en anglais) à :
http://www.change.org/petitions/defend-free-speech-and-human-rights-and-support-the-bds#share
CAPJPO-EuroPalestine