Plus de 40 personnes ont suivi avec attention, jeudi soir à Cergy (Val d’Oise), les exposés de Dominique Cochain, avocate, et de Michel Warschawski, militant anti-colonialiste israélien, sur la campagne de Boycott d’Israël, et plus particulièrement les tentatives de répression des militants en France.
La ville de Cergy est voisine de Pontoise, dont le tribunal livrera la semaine prochaine son jugement, dans le cadre du procès fait à sept militants de la campagne, pour une action BDS dans un hypermarché de la région en 2010.
(De gauche à droite : Boualem SNAOUI, Dominique COCHAIN, Michel WARSCHAWSKI, Sylvette AMESTOY)
Par définition, les Israéliens solidaires du peuple palestinien ne peuvent appliquer le BDS de la même manière qu’à l’étranger, a d’abord constaté Michel Warschawski. Mais ils peuvent néanmoins apporter leur contribution, et c’est ce qu’ils s’efforcent de faire avec leur campagne Boycott from Within (« Boycott de l’Intérieur »).
« En clair, nous disons à la société civile internationale ‘Boycottez-nous’, c’est ce qui aidera à la prise de conscience, dans notre propre pays, des méfaits de l’occupation ».
Bon connaisseur de la France, dont il est lui-même originaire, Warschwaski a également relevé que c’était le seul pays, à sa connaissance, à tenter la répression judiciaire des appels au boycott d’Israël. « Nous avons actuellement en Israël un projet de loi, initié par des députés d’extrême-droite, pour réprimer les appels au BDS. Mais il est frappant que dans leur exposé des motifs, les députés promoteurs de cette loi liberticide fassent référence … à l’exemple venu de France », a-t-il observé.
M° Cochain, qui défend des militants de la campagne BDS dans plusieurs procès, a de son côté mis l’accent sur les tentatives d’instrumentalisation des lois françaises par les officines sionistes et le gouvernement (celui de Sarkozy/Alliot-Marie hier, de Hollande/Taubira aujourd’hui).
Devant un public attentif, qui a ensuite posé beaucoup de questions précises, Dominique Cochain a montré, exemples à l’appui, comment l’appareil judiciaire, c’est-à-dire les ressources du contribuable, était mis au service du lobby israélien, auquel les procès ne coûtent rien puisqu’il n’a même pas à se donner la peine de déposer des plaintes, l’Etat prenant instantanément le relais.
Elle a toutefois rappelé qu’il en fallait plus pour intimider de nombreux magistrats, qu’ils soient juges ou procureurs (ces derniers étant pourtant théoriquement soumis hiérarchiquement au gouvernement), ce qui explique qu’une bonne partie des procès iniques intentés aux militants se soient jusqu’à présent soldés par des acquittements.
Tout le monde, enfin, a quitté la salle convaincu de la nécessité de développer plus que jamais les actions de solidarité avec la Palestine, victime chaque jour un peu plus de l’étranglement israélien.
Initié par EELV-Les Verts et EuroPalestine, le meeting de Cergy avait reçu le soutien des structures départementales de plusieurs autres organisations : RESOCI, AFPS 95, NPA, Ensemble (FASE- Alternatifs, G.A , C.A…).
CAPJPO-EuroPalestine