Des dizaines de jeunes palestiniens ont retourné leur colère contre la police, dans la nuit de samedi à dimanche à Ramallah, pour protester contre la collaboration de l’Autorité Palestinienne avec l’occupant israélien.
Muhammad Ismail Atallah Tarifi, âgé de 30 ans, avait été abattu quelques heures plus tôt par les forces israéliennes qui ont envahi plusieurs quartiers de la ville et ont fait irruption dans de nombreux magasins et logements, a rapporté l’agence de presse palestinienne Ma’an news.
Les Forces d’Occupation Israéliennes ont même envahi Manara, la place centrale de Ramallah, qui a été défendue par de jeunes palestiniens avec des pierres et des bombes incendiaires, comme le montre cette vidéo sur le site Web raya.ps
Les images montrent aussi des forces d’occupation israéliennes gardant apparemment le principal siège de la police de l’Autorité palestinienne à Ramallah, tandis que les policiers palestiniens les regardent, depuis le deuxième étage du bâtiment.
L’Armée israélienne et l’AP unissent leurs forces contre les Palestiniens
Selon des témoins oculaires, la police de l’AP a commencé à tirer des coups de semonce en direction des jeunes Palestiniens. Dans la vidéo plus haut, le bruit de tirs d’armes automatiques peut être entendu.
La journaliste Allison Deger de Mondoweiss était sur les lieux et a tweeté que les manifestants scandaient des slogans contre l’AP.
Peu de temps après, elle a tweeté « Omg! # l’Armée israélienne est de retour en # Ramallah c’est à la fois l’IOF et l’AP qui attaquent les Palestiniens à environ 3 blocs de distance ».
Au moins une personne a été blessée quand une balle a effleuré sa tête, selon Deger.
Deger a publié sur son compte Twitter un certain nombre de photos qu’elle a prises de voitures de police de l’AP endommagées (on appréciera le choix des couleurs des véhicules de l’AP : bleu et blanc !)
Un témoin oculaire, qui a demandé à ne pas être nommé, sans doute en raison du danger d’arrestation par les forces israéliennes d’occupation ou par l’Autorité Palestinienne, a déclaré à Wattan TV que la confrontation a commencé entre les manifestants et la police de l’AP après que les forces israéliennes se sont retirées de la place Manara.
Certains des jeunes ont commencé à jeter des pierres sur le poste de police. La police a commencé à tirer en l’air et les jeunes ont endommagé cinq voitures de police.
La colère monte face à la collaboration
L’incident de Ramallah s’inscrit sur fond de colère croissante des Palestiniens face à la collaboration de l’AP avec la vaste campagne de répression lancée en Cisjordanie par Israël, sous le prétexte de rechercher trois jeunes Israéliens qui ont disparu le 12 juin. Israël dit que les jeunes, dont deux mineurs, ont été enlevés, mais n’a fourni aucune preuve à l’appui de ses affirmations accusant le Hamas d’être l’instigateur de l’enlèvement. Aucun groupe n’a d’ailleurs revendiqué quoi que ce soit.
Depuis le début de l’assaut, les forces israéliennes ont tué cinq Palestiniens en Cisjordanie, en ont arrêté 400, y compris des parlementaires, et ont saccagé des centaines de maisons privées, des écoles, des universités et des institutions sociales.
Les groupes de défense des droits de l’homme caractérisent l’assaut israélien de punition collective.
Le leader de facto de l’AP Mahmoud Abbas a exprimé sa sympathie pour les colons disparus mais de nombreux Palestiniens ont noté qu’une empathie semblable pour les souffrances des Palestiniens – en particulier pour les prisonniers en grève de la faim – a été remarquablement absente.
Vendredi, la police de l’AP a attaqué et frappé durement les mères et les épouses de prisonniers palestiniens en grève de la faim.
A Hébron dimanche, comme le montre ce reportage de Wattan TV, les Palestiniens ont organisé un rassemblement contre la répression de l’AP et a appelé Abbas à mettre fin à la «coordination de sécurité» avec l’occupation:
Une manifestante, Alaa al-Amla, y accuse l’AP d’agir plus pour satisfaire les exigences d’Israël que celles du peuple palestinien. «Le gouvernement devrait être là avec nous, pas contre nous », dit-elle.
Diaa Ighreib, pour sa part, exhorte Abbas à « retirer ses déclarations insultantes et honteuses qui reflètent vraiment une attitude de soumission et de défaite. »
« Je dis à Abbas que s’il ne change pas ses décisions, les gens lui diront, ‘va-t-en, va-t-en » a-t-il ajouté.
Sous le choc de la colère populaire vis à vis de son soutien à l’agression israélienne, l’AP a annoncé aujourd’hui qu’elle irait au Conseil de sécurité des Nations Unies dans le but d’arrêter la campagne d’agression israélienne. Mais ce n’est susceptible d’être compris par la plupart des Palestiniens que comme rien de plus qu’un discours vide et une tentative de détourner l’attention de « la coordination de la sécurité » de l’Autorité palestinienne avec Israël.
Sur le terrain, les forces de l’Autorité palestinienne, financées et entraînées sous l’égide des États-Unis et l’Union européenne, continuent en effet de travailler en étroite collaboration avec l’armée d’occupation, Abbas allant même jusqu’à juger qu’il s’agit là d’un « devoir sacré ».
Source : electronicintifada
http://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/angered-collaboration-israel-palestinians-stone-pa-police-video
traduction CAPJPO-EuroPalestine
CAPJPO-EuroPalestine