Des procureurs suédois se sont finalement décidés à ouvrir une enquête pour déterminer si Israël avait –comme c’est une évidence- commis une infraction en attaquant sauvagement les passagers du Mavi Marmara dans les eaux internationales le 31 mai 2010, a-t-on appris vendredi.
On rappelle que lors de cet acte de piraterie, les commandos de la marine de guerre israélienne avaient assassiné 10 passagers désarmés (9 de nationalité turque, 1 ayant la double nationalité turque et américaine), et en avaient blessé des dizaines d’autres.
En outre, l’armée israélienne avait pris le commandement de ce bateau, ainsi que de six autres embarcations de cette « Flottille de la Liberté » destinée à briser le blocus inhumain de Gaza, et plusieurs centaines de passagers avaient été conduits en captivité en Israël, où ils avaient été maltraités, et pour certains inculpés (ceci est la stricte vérité) « d’entrée illégale sur le territoire israélien », avant d’être expulsés.
Parmi eux, plusieurs citoyens suédois, dont le célèbre auteur de romans policiers Henning Mankell, monté à bord quelques heures avant l’assaut israélien au large des côtes de Chypre.
Les procureurs suédois ont à connaître des plaintes de 22 citoyens suédois agressés par Israël. Ceux de la flottille de 2010, mais également ceux du bateau Estelle, également en route vers le territoire martyr de Gaza avec une cargaison d’aide humanitaire, et pareillement attaqué en 2012.
Le procureur Henrik Attorps, responsable de l’enquête préliminaire, a indiqué à la presse que la justice suédoise est compétente pour instruire cette affaire, puisque les faits ont eu lieu dans les eaux internationales, et qu’ils impliquaient des citoyens suédois (rien de cela en France, pour une situation pourtant identique : une dizaine de passagers français de la Flottille de 2010 ont subi les mêmes mauvais traitements que leurs camarades suédois)
Les qualifications pénales à ce stade retenues pour l’enquête sont : coups et blessures volontaires, vol qualifié, et violation du droit international, notamment des Conventions de Genève qui exigent la protection des civils dans les conflits armés. Les magistrats n’ont pas voulu prendre en considération les accusations d’enlèvement et séquestration arbitraire avancées par les plaignants.
Le parquet suédois a ajouté, rapporte l’AFP, qu’aucun suspect israélien n’a à ce jour été identifié. On suggère à ces magistrats de s’adresser à leurs collègues turcs, qui ont bel et bien nommé, et inculpé, les principaux responsables du massacre, à savoir les chefs de l’armée, de l’aviation, et de la marine de guerre israélienne.
CAPJPO-EuroPalestine