Suite à une série de protestations, deux entreprises françaises concernées par un projet de télécabine à Jérusalem, promu par une organisation de colons israéliens, ont annoncé mercredi qu’elles renonçaient. On ne peut que se féliciter de ce désinvestissement.
Les deux entreprises sont d’une part la société Safege, du groupe Suez Environnement, et d’autre part la société Poma, basée à Grenoble, bien connue des pratiquants de ski alpin puisqu’elle équipe un très grand nombre de stations en remontées mécaniques.
Le correspondant à Jérusalem du Figaro, Cyrille Louis, indique d’abord que Saeb Erekat, de l’Autorité Palestinienne, a commencé par écrire à Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, pour protester contre ce projet, soutenu par l’organisation d’extrême-droite israélienne Elad, qui, sous couvert d’améliorer la visite des Lieux Saints de Jérusalem, se traduirait par l’expropriation d’habitants palestiniens, ainsi que par des institutions chrétiennes et musulmanes.
Il a mis devant ses responsabilités le gouvernement français, qui avait reconnu l’an dernier (quasiment en cachette) les risques judiciaires encourus par les sociétés faisant du business avec Israël dans les territoires palestiniens occupés.
Les autorités françaises ont alors convoqué les dirigeants de Suez Environnement, et ceux-ci ont fini par jeter l’éponge, indique le Figaro. «Pour éviter toute interprétation politique, Suez Environnement a décidé de ne pas donner suite», a indiqué au journal un porte-parole du groupe industriel.
De son côté, la société Poma, interpellée par des militants de la solidarité avec le peuple palestinien, dément elle aussi toute participation éventuelle.
Dans un communiqué, Poma « dément fermement avoir signé un contrat ou être engagée pour la construction d’une télécabine au-dessus de Jérusalem ».
« Un rapport palestinien publié il y a quelques jours mentionne que des entreprises françaises ont été mandatées pour un projet de système de transport par câble aérien qui relierait la vieille ville de Jérusalem, le Mur des Lamentations et le Mont des Oliviers. La société Poma, qui est citée à tort dans ce rapport dément avec la plus extrême vigueur être associée à ce projet. A ce jour, l’entreprise Poma n’a signé aucun contrat, elle n‘a réalisé aucune étude de faisabilité et elle n’a engagé aucun contact pour un projet à Jérusalem », ajoute l’entreprise grenobloise.
Selon le quotidien Haaretz, la défection des entreprises françaises plombe sérieusement le projet colonial. Tant mieux.
Sources :
www.poma.net – Twitter : @POMAROPEWAYS
http://www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/.premium-1.648797
CAPJPO-EuroPalestine