Bien qu’avec la plus extrême réticence, la barbarie israélienne a reculé : Khader Adnan, en grève de la faim depuis 55 jours pour protester contre sa détention sans jugement ni mise en examen, va être libéré.
L’agence palestinienne Ma’an et le quotidien israélien Haaretz ont en effet annoncé dimanche soir, citant des sources dignes de foi selon eux, que le gouvernement israélien a promis de libérer Adnan d’ici quinze jours, à condition qu’il commence à se réalimenter.
Cette décision, si elle est respectée par les geôliers israéliens, constituera une victoire formidable de la résistance et du courage indomptable de Khader Adnan, aujourd’hui à l’article de la mort.
(Ajout lundi matin : l’avocat de Khader Adnan, Jawad Boulos, a indiqué lundi matin que son client avait accepté les termes de l’accord, et qu’il cessait donc sa grève de la faim. S’ouvre à présent une phase de ré-alimentation progressive du prisonnier avec son consentement).
Le compromis illustre en même temps tout le sadisme et la cruauté des autorités d’occupation, en particulier leur système de détention administrative, une des violations les plus flagrantes du droit international pratiquées par Israël.
De deux choses l’une, en effet : ou bien Israël énonce des infractions à l’encontre de Khader Adnan et lui fait un procès (même truqué, comme c’est la règle devant les tribunaux militaires de l’occupant), ou bien ce n’est pas le cas, et il n’aurait jamais dû être incarcéré.
Khader Adnan a été arrêté il y a 11 mois, pour la 8ème fois de sa jeune existence (il a 36 ans), sans jamais avoir été inculpé. Il y a 3 ans, il avait mené une première grève de la faim, d’une durée elle aussi exceptionnellement longue, toujours pour dénoncer l’odieux système de la détention « administrative », et avait gagné sa libération au 66ème jour de son martyre.
Dans le même temps, devant les réactions internationales que son action héroïque avait suscitées, la pseudo « seule démocratie du Moyen-Orient » promettait de mettre fin à la pratique de la détention administrative.
Un mensonge de plus : non seulement Khader Adnan a été ré-arrêté, mais des centaines d’autres Palestiniens continuent de subir ce régime infâme, sans que cela émeuve un Fabius (de passage chez Netanyahou la semaine dernière) ou un Hollande.
Khader, comme les autres détenus administratifs et les milliers de prisonniers palestiniens, ne peuvent compter que sur la solidarité des peuples, le peuple palestinien d’abord –et celui-ci n’a pas manqué à l’appel au cours des 55 jours de cette grève de la faim, mais aussi, à l’international, sur tous les citoyens du monde épris de justice.
Vive Khader Adnan !
Vive la résistance du peuple palestinien !
CAPJPO-EuroPalestine