Plusieurs milliers de personnes ont défilé samedi dernier à Paris pour réclamer la liberté de circulation et un accueil digne pour tous. Les medias bien pensant n’en n’ont pas parlé. Pourtant le problème reste entier car la même France qui se permet d’attaquer la Syrie, traite les réfugiés syriens de manière indigne.
Samedi de Bastille à République :
– Et pendant ce temps, à la Porte de Saint-Ouen : du péril sanitaire aux défaillances sociales
Une soixantaine de familles syriennes sont dans une situation critique, rapporte Nadia Sweeny dans Zaman France.
Gale, angines blanches et rouges, conjonctivites, diarrhées, escarres, herpès, dents mal soignées, infections en tout genre… la liste des maladies liées au manque d’hygiène et d’organisation s’allonge de jour en jour.
«Il y a des dons de Doliprane mais ils n’ont pas l’habitude d’en prendre et du coup, ils ont des occlusions intestinales, déclare Mehdi, infirmier qui passe quotidiennement prendre la température. On est complètement dépassés par ce qu’il se passe ici et rien ne s’organise. Ils n’ont pas de moyens de se laver correctement, il n’y a pas de sanitaires : ils font leurs besoins dans le parc ou là, entre les voitures !».
Les pouvoirs publics n’ont rien installé pour leur permettre de décemment survivre ici, entre le ballet des voitures qui entrent et sortent de la capitale, au pied de l’hôpital Bichat, l’un des plus grands d’Europe. Parmi la centaine des personnes vivant ici, un grand nombre sont des femmes et de jeunes enfants, parfois nés en cours de route, en Turquie il y a deux ans pour Nessrine, au Maroc il y a six mois pour Ali. »
Ils viennent tous de Syrie et la plupart sont en cours de demande d’asile mais les lenteurs administratives et la barrière de la langue allongent les délais. Le statut de réfugié peut mettre jusqu’à deux ans pour être délivré. En attendant, ils restent dans une précarité absolue.
En France, le récépissé donné aux Syriens leur donne accès à 11,40 euros par jour et par adulte. Une somme dérisoire pour loger et nourrir une famille.
« Depuis une dizaine de jours, on a reçu la consigne de renvoyer les Syriens et les Libyens vers les Permanences Sociales d’Accueil qui sont déjà complètement saturées. On devait ouvrir des gymnases et on ne l’a pas fait. On devait lancer le plan grand froid pour libérer des places supplémentaires dans les Centre d’hébergement, on ne l’a pas fait !», se plaint une assistante sociale.
Des dons anonymes de citoyens s’entassent ici et là. Beaucoup de vêtements et de nourriture qui seront finalement jetés, éparpillés au pied des arbres ou entre les voitures, par manque de moyens de stockage. «Il y a une abondance de dons qui ne sont pas organisés et le gaspillage est énorme !», s’indigne Claire, du collectif citoyen local.
CAPJPO-EuroPalestine