Nous vous appelons à venir nombreux Place de la République à Paris, le samedi 4 juin, pour faire honte à ceux qui participent depuis bientôt 10 ans au siège de près de 2 millions d’hommes, de femmes et d’enfants à Paris, dont de nombreux malades qui meurent faute de pouvoir être soignés à Gaza, ni à l’extérieur.
TÉMOIGNAGES :
– Wafa Abunukira – Témoignage recueilli par Mohamed Omer*
« À trois reprises, j’ai obtenu un rendez-vous à l’hôpital en Israël et, à chaque fois, j’ai attendu une autorisation de sortie, mais rien n’est arrivé », a-t-elle raconté, tenant un document montrant un rendez-vous pour son traitement anticancéreux par radiothérapie à l’hôpital
Mercredi, des milliers de personnes se sont rendues à Rafah avec l’intention de quitter Gaza alors que les portes s’ouvraient pour la première fois en 85 jours, la plus longue période de fermeture continue depuis 2007 selon le BCAH, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies.
Plus de 30 000 Palestiniens sont inscrits pour voyager depuis Gaza, mais seuls quelques centaines peuvent partir, même les jours où la frontière est ouverte
( Photo : Mohammed Asad/MEE)
« On pourrait penser que toutes les nations reconnaissent la nécessité de lutter contre le cancer, mais pas pour les malades de Gaza », a déclaré le mari de Wafa, Oussama.
« Il est catastrophique qu’Israël ait fermé la frontière aux cas humanitaires, mais c’est une plus grande catastrophe encore lorsque l’Égypte le fait également », a-t-il ajouté, inspectant la scène de la misère humaine à travers des lunettes maculées de poussière soulevée par des milliers de personnes foulant le sol.
Il n’a ni la force ni les relations pour assurer à sa femme une place dans ce terminal où ceux assez chanceux pour pouvoir entrer attendent de poursuivre leur voyage.
« Tout le monde est prioritaire ici ! », lui a répondu un policier alors qu’il tentait d’expliquer l’urgence de la situation de sa femme.
Une première ambulance a été autorisée à passer par la première porte. De toute évidence, l’état des personnes à l’intérieur était plus critique que celles atteintes d’un cancer.
Il y a encore plusieurs portes à passer et trois bus se dressent devant l’ambulance, en attente depuis 85 jours car ils étaient censés traverser mais n’y étaient pas parvenus avant la fermeture des portes.
Pendant ce temps, Wafa Abunukira tendait ses papiers à travers la clôture de barbelés. Mais il est vite devenu clair que même le fait d’être atteinte d’un cancer et en route pour sa radiothérapie ne serait pas suffisant pour assurer son passage.
Pourtant, la porte de Rafah est aussi un lieu de contradictions. En plus de ceux qui essaient de forcer le passage pour en sortir, il y a aussi ceux qui sont désireux de revenir dans la bande de Gaza et des milliers de personnes qui attendent de les accueillir chez eux.
Abu Yousef a confié à MEE qu’il avait passé huit mois à l’étranger après être parti pour recevoir un traitement pour son insuffisance rénale alors qu’il avait prévu d’être absent trois semaines.
« Nous ne sommes à l’aise ni chez nous, ni à l’étranger. Mais telle est la définition de l’apatridie et ce que signifie être Palestinien », a déclaré ce quinquagénaire tandis qu’il était étreint par ses proches.
Au petit matin, avant l’aube, Wafa Abunukira a embrassé ses filles dans l’espoir que ce serait le jour où elle partirait, mais il est plus que probable qu’elle les embrasse à nouveau ce soir.
« C’est le prix à payer quand on est Palestinien, c’est le prix que ma femme paie », a déclaré son mari en se mordant la lèvre inférieure.
* Mohamed Omer est un journaliste palestino-néerlandais renommé, basé à Gaza.
Source : Maan News
– Moumen, 2 ans, atteint de leucémie : reportage d’Aljazeera
« Les enfants palestiniens atteints de cancer souffrent des conséquences du siège de la bande de Gaza, alors que la construction de ce qui est censé être le premier département de cancer pédiatrique publique est au point mort en raison de restrictions sur les produits d’importation.
L’embargo continue d’Israël et de l’Égypte, ainsi que les luttes intestines politiques croissante entre le Hamas et le Fatah ont rendu les choses si compliquées pour les médecins et les patients que même le diagnostic de quel type de cancer souffrent les enfants ne peut plus être fait à Gaza.
Au lieu de cela, les tests doivent être réalisés en Israël, en Jordanie ou en Cisjordanie occupée. Même les patients sous traitement doivent y être envoyés en raison du manque de médicaments et d’équipements.
Moumen, âgé de deux ans et qui souffre de leucémie, a dû voyager avec un étranger vers la Cisjordanie pour obtenir un traitement médical approprié.
« Nous avons demandé la possibilité d’un traitement en dehors de Gaza. Mais si le compagnon de voyage d’un enfant est âgé de moins de 55 ans, il faut un mois pour obtenir l’autorisation israélienne. Comme nous voulions le faire soigner rapidement, nous avons dû l’envoyer en Cisjordanie avec un étranger qu’il ne connaissait pas, mais âgé de 65 ans » , a déclaré Majed al-Moranakh, le père de Moumen.
« Pouvez-vous imaginer ce que c’était pour lui que d’être pris par quelqu’un qu’il n’a jamais vu auparavant ? Il criait dans l’ambulance, demandant où sa famille était, demandant pourquoi il était avec un étranger. »
Steve Sosebee du Fonds de secours pour les enfants palestiniens, dit que tout retard dans l’amélioration du système de santé à Gaza ne fait que prolonger la crise humanitaire.
« Je pense qu’il est important maintenant de demander au monde pourquoi la vie des enfants de Gaza est moins importante et à moins de valeur que la vie de tous les autres enfants dans le monde, » a-t-il déclaré à Al Jazeera. »
Source : 26 mai 2016 – Al-Jazeera – Traduction : Info-Palestine.eu
Voir vidéo en anglais sur : http://www.info-palestine.net/spip.php?article16059
[rouge]RASSEMBLEMENT CE SAMEDI 4 JUIN DE 15 H À 19 H
De 15 H A 19 H
PLACE DE LA RÉPUBLIQUE[/rouge]
« 10 ANS DE BLOCUS INHUMAIN : QUELLE HONTE ! »
A l’initiative de la Campagne Européenne pour la levée du siège de Gaza, de CAPJPO-EuroPalestine, Enfants de Palestine, et Droits Devant.
CAPJPO-EuroPalestine