Avec le nouveau projet de loi, qui a reçu mercredi une approbation préliminaire au parlement israélien, et qui légalise les dizaines de colonies « sauvages » (dites « avant-postes ») implantées en Cisjordanie, c’est le signal donné par le régime israélien de la fin de la « solution à deux Etats », écrit l’agence de presse Reuters.
Ce vote préliminaire qui a recueilli 58 voix contre 50, sur un projet présenté par l’extrême droite israélienne (« Foyer Juif ») –qui fait partie de la coalition Likoud de Netanyahou–, a notamment pour objectif d’empêcher la démolition de « l’avant-poste » d’Amona, réclamée par la cour suprême et programmée pour le 25 décembre prochain.
Il y a environ actuellement des dizaines de colonies de ce type (et environ 15.000 colons qui y résident, selon les chiffres avancés par Naftali Bennet, le dirigeant de « Foyer Juif »), qui n’ont pas reçu d’autorisation du gouvernement israélien, mais qui se sont installées sur les terres palestiniennes en Cisjordanie occupée.
Cela commence traditionnellement par quelques cabanes en préfabriqué sur des collines un peu éloignées où s’installent plusieurs familles juives, puis qui prospèrent et occupent les lieux jusqu’à ce qu’Israel finisse par entériner leur existence.
Et ce type de chantage n’est pas nouveau. On a assisté à maintes reprises à des décisions des tribunaux israéliens et y compris de la cour suprême qui n’étaient finalement pas implémentées.
Si le projet de loi est finalement adopté, soulignent les observateurs, ce sera une violation du droit international. Comme si Israël avait pour habitude de respecter le droit international.
L’ONU avait accordé, en 1947, aux juifs persécutés en Europe et par des Européens, 55 % d’une terre qui ne lui appartenait pas, spoliant ainsi les Palestiniens qui n’était pour rien dans la persécution et l’extermination des juifs.
Depuis, Israël a annexé, en violation du droit international, plus de 30 % supplémentaires du sol palestinien et de ses ressources. Aujourd’hui, les Palestiniens vivent sur moins de 15 % de leur terre initiale, et ils n’ont même pas le contrôle de leur vie, de leurs mouvements, de leur sécurité, sur ces 15 %.
Cela fait donc un certain temps maintenant que bon nombre de Palestiniens, ainsi que quelques opposants israéliens, estiment que la possibilité d’un Etat palestinien, –et non de quelques bantoustans– n’est plus qu’un mirage, et qu’ils doivent lutter pour la création d’un seul Etat avec des droits égaux pour tous.
A quand la fin réelle de l’apartheid ?
Cela dépendra notamment de nous, et de notre capacité à renforcer la campagne de boycott et de désinvestissement contre Israël, réclamée par la société civile palestinienne qui donne l’exemple de l’efficacité d’une telle campagne en Afrique du Sud, du temps pas si lointain de l’apartheid.
CAPJPO-EuroPalestine