Longuement interrogée et humiliée à BenGourion, Jennifer Gorovitz, vice-présidente de l’ONG américaine « New Israel Fund » qui aide financièrement certaines associations israéliennes de défense des droits de l’Homme, s’exprime amèrement dans Haaretz.
Jennifer Gorovitz, 50 ans, est une sioniste faisant partie depuis longtemps de la communauté juive de San Francisco, et c’est peu dire qu’elle n’a pas apprécié les 3 interrogatoires successifs subis la semaine dernière à l’aéroport de Tel Aviv, ainsi que les questions pour savoir si elle travaillait avec des associations palestiniennes, et les réflexions méprisantes faites par ses interlocuteurs successifs.
Interrogée sur la campagne BDS, elle a eu beau répondre qu’elle n’y était pas favorable, le fait qu’elle soutienne une association comme « Break the silence » (soldats qui racontent ce qu’on leur a fait faire aux Palestiniens pendant leur service), lui a valu des remarques sarcastiques et une longue attente dans le doute sur le fait qu’on la laisserait entrer. Quand elle a dit que son association soutenait la société civile israélienne, il lui a été rétorqué « La société civile palestinienne, vous voulez dire ! »
« En tant que Juive ayant passé ma vie dans la communauté juive américaine, je ne pensais pas que cela puisse m’arriver un jour », écrit-elle dans Haaretz.
« Et pour la première fois, il m’a été donné de comprendre ce que vivent les Palestiniens, les Arabes, les Musulmans et autres non-Juifs qui veulent entrer en Israël ou en partir. »
« La similitude avec ce que deviennent les USA sous la présidence de Trump était frappante », ajoute-t-elle, en concluant : « Mais je dois dire que j’ai été un peu naïve car la liberté d’expression se réduit considérablement en Israël et la répression commence à frapper tous ceux qui ne parlent pas d’une même voix sous le gouvernement Netanyahou. Il faut voir également comment sont traités les citoyens arabes ou éthiopiens quand ils manifestent » ».
« La sécurité aux frontières, conclut-elle, devrait servir à nous protéger tous, et non à nous discriminer, à nous humilier et à nous harceler sur des bases religieuses, ethniques ou politiques. Mais on ne parviendra pas à me faire abandonner, ni à moi, ni à mes collègues, notre attachement aux valeurs d’égalité et de démocratie pour tous les citoyens ».
(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)
Source: http://www.haaretz.com/israel-news/1.770757
CAPJPO-EuroPalestine