La monarchie la plus pourrie du monde, l’Arabie Saoudite, demande à Israël d’attaquer le Liban, dans le cadre d’une opération saoudo-américano-israélienne orientée contre l’Iran.
(Liban, 2006 : l’aviation israélienne larguant ses infâmes bombes à fragmentation)
A part le fait que Netanyahou n’a évidemment pas besoin d’une autorisation du prince héritier saoudien, Mohamed bin Salman (dit « MBS ») pour bombarder la Palestine ou le Liban, nous n’avons pas affaire à de la politique-fiction.
De plus en plus ouvertement, plusieurs régimes arabes, Saoudiens en tête, qui sont autant de marionnettes de l’hyperpuissance étatsunienne, montrent patte blanche à Israël.
Et les dernières initiatives de l’Arabie Saoudite, dont on essaiera de décrire ci-dessous la complexité, vont dans ce sens.
Il y a une dizaine de jours, le Premier ministre libanais, Saad Hariri, est « invité », en réalité convoqué, par le gouvernement saoudien. Et c’est de la capitale de ce pays, Ryad, qu’il annonce sa « démission » du gouvernement libanais.
Motif officiel, dicté par Ryad : le rôle joué, dans la vie politique de son pays, par le Hezbollah, allié assumé de l’Iran et de la Syrie face aux adversaires de ces derniers (rebelles « modérés », al-Qaeda ou encore Daech).
Depuis, on ne l’a plus revu publiquement, et tout laisse à penser qu’il est retenu prisonnier à Ryad, en même temps que plusieurs dizaines de princes et hommes d’affaires officiellement arrêtés pour corruption et assignés à résidence au Ritz-Carlton, l’un des principaux palaces de la ville. L’accusation de « corruption » des uns et pas des autres fait sourire, quand on sait que depuis la création du pays au siècle dernier, les dirigeants saoudiens ont toujours eu tendance à confondre les finances publiques avec leur cassette personnelle.
(la « prison » des princes arrêtés pour corruption : l’hôtel Ritz-Carlton)
Saad Hariri, qui a la double nationalité libanaise et saoudienne, ne dépareille pas non plus au milieu d’un tel aéropage, lui dont le groupe de Travaux Publics vient de faire une banqueroute frauduleuse de 9 milliards de dollars, laissant ses dizaines de milliers d’employés sur le carreau.
Au Liban, le kidnapping de Saad Hariri par ses maîtres saoudiens a provoqué l’indignation générale, non seulement dans les rangs du parti du premier ministre, al-Mustaqbal, mais aussi dans tout le reste du spectre politique, Hezbollah compris. Les uns et les autres ont souligné que si Hariri a effectivement envie de démissionner de son poste, il doit le faire en rentrant dans son pays, et pas par une allocution téléguidée depuis l’étranger.
(panneaux « Nous sommes tous des Saad » fleurissant ce week-end dans les rues de Beyrouth)
Pour ajouter à la tension, MBS, ainsi que plusieurs autres pétro-monarchies du Golfe, a donné l’ordre à tous les citoyens saoudiens présents au Liban de faire leurs valises et de quitter immédiatement le pays. La menace plane parallèlement d’une expulsion des 400.000 citoyens libanais travaillant en Arabie Saoudite, qui envoient chaque année plus de 2 milliards d’euros à leurs familles restées au pays.
(Beyrouth, 2006 : le Liban bombardé par l’armée « la plus morale du monde »)
Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, le parti chiite membre de la coalition gouvernementale, n’a pas caché vendredi, dans un discours télévisé, la réalité dune menace d’attaque israélienne de grande envergure, d’autant plus que les menaces guerrières d’Israël se sont multipliées ces dernières semaines. Ces dernières s’ajoutent à des communiqués triomphalistes de l’armée de l’air israélienne, qui se vante d’avoir effectué ces dernières années des dizaines de bombardements de convois du Hezbollah entre les territoires syrien et libanais.
Mais Nasrallah a aussi tenu à rappeler que la dernière guerre lancée par Israël contre le Liban, en 2006, s’était soldée par un lamentable échec de l’assaillant. L’aviation de « Tsahal » avait alors massacré de nombreux civils et détruit une quantité impressionnante d’infrastructures, mais au sol, son armée avait été battue par la résistance libanaise, et contrainte de se retirer au bout d’un mois, non sans avoir perdu une centaine de ses soldats.
CAPJPO-EuroPalestine