Dans le village de Qalqas, en Cisjordanie occupée, les enfants palestiniens sont forcés de traverser tous les jours une autoroute très dangereuse, sans aucun passage piétons, ni feux de signalisation. En deux ans, 6 résidents du village ont été tués en traversant.
Autoroute 60 (Alex Levac)
Deux écoles primaires, situées de l’autre côté de la voie express qui sépare Qalqas des faubourgs d’Hébron, accueillent des centaines d’enfants qui doivent tous les jours se débrouiller pour traverser cette autoroute où les voitures circulent à grande vitesse dans les deux sens.
Gideon Levy décrit dans Haaretz les enfants qui traversent en panique au milieu des klaxons quand l’opportunité semble se présenter.
« Nombre de ces enfants ont entre 5 et 7 ans, mais il n’y a pas d’adultes pour les aider à traverser quand l’école est terminée, et il il n’y a ni tunnel, ni passage protégé. Mais après tout, ce ne sont que des Palestiniens », écrit avec amertume Gideon Levy.
« En fait, Qalqas est emprisonné depuis 2000, la route menant le village à Hébron ayant été bloquée par l’armée israélienne depuis cette date. Et malgré la distance très courte qui les sépare d’Hébron, les habitants sont obligés de faire un très long détour. C’est ça l’occupation ! »
Au moins 6 Palestiniens ont été tués en 2 ans en traversant cette autoroute, et ces deux derniers mois, après que la plus récente victime se soit fait écraser à cet endroit, les villageois organisent des manifestations hebdomadaires pour demander aux autorités d’occupation de débloquer cette route et de leur permettre de circuler sans danger. A chacune des manifestations, la réponse de l’armée est la même : gaz lacrymogènes et autres moyens de dispersion du même genre.
Mohammed Abu Sneina, 32 ans, la dernière victime en date, a été écrasé alors qu’il revenait d’un mariage à Hébron. En traversant, l’autoroute, il a fait tomber son téléphone et a été tué par une voiture alors qu’il se baissait pour le ramasser.
Haithem Abu Sneina, 14 ans, a été tué il y a un an, deux mois après Mahmoud Suss, également âgé de 14 ans.
Gideon Levy, qui a pu se rendre à Qalqas, accompagné par des militants de B’Tselem, décrit dans son article l’enfer quotidien vécu par les habitants du village : femmes obligées d’accoucher chez elles ou dans une voiture bloquée par le checkpoint, personnes handicapées ou malades ne pouvant que très difficilement aller se faire soigner à Hébron. Il y a 10 patients dialysés à Qalqas qui ont beaucoup de mal à se rendre à l’hôpital le plus proche à chacune de leur séance. Et quitter le village quand il fait sombre (dès la fin d’après-midi en hiver), est encore plus périlleux.
(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)
Source : https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-1.823404?utm_source=smartfocus&utm_medium=email&utm_content=www.haaretz.com/israel-news/.premium-1.823404&utm_campaign=Gideon+Levy&utm_term=20171117-19:54&writerAlerts=true
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