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L’affaire de l’ambassade américaine en Israel n’arrange pas les relations avec les Juifs américains !

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Ci- dessous une bonne analyse de Jonathan Cook sur l’évolution des « Juifs libéraux » aux Etats-Unis, de plus en plus embarrassés par les prises de position, du gouvernement israélien et par le suivisme de Trump.


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« Depuis des dizaines d’années, les Juifs américains veulent qu’on exonère Israël : résolument progressistes quant aux questions nationales, ce sont des faucons, s’il s’agit de la cause qui leur est chère. Le racisme auquel ils s’opposeraient vigoureusement aux États-Unis, est le bienvenu en Israël.

La presse du weekend laissait entendre que Donald Trump était sur le point de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, mettant ainsi un frein au plan de paix.

Si c’est vrai, le Président des USA prouvera qu’il soutient fermement Israël – et les lobbys pro-israéliens du pays – au lieu de prêter attention à l’indignation des Palestiniens et du monde arabe. Paradoxalement, au moment-même où les Juifs américains semblent gagner la bataille chez eux au nom d’Israël, beaucoup d’entre eux s’éloignent plus que jamais de l’état juif.

Il y a depuis longtemps une minorité qui vise l’occupation, mais la plupart des Juifs américains soutiennent fermement Israël. La loi du Retour ne donne pas aux non-juifs le droit de migrer vers Israël. Les comités d’admission excluent les citoyens palestiniens – un cinquième de la population – de centaines de communautés. Le refus de réunification familiale a déchiré des familles palestiniennes, lorsqu’un partenaire demeure en Israël, l’autre dans les territoires occupés.

La plupart des Juifs justifient ces affronts et bien d’autres, prétextant qu’après l’holocauste européen, ils avaient droit à une patrie impérissable. C’était aux Palestiniens d’en payer le prix.

Du fait que la moitié des Juifs du monde vivent en dehors d’Israël – la grande majorité aux USA – leur soutien pour Israël est vital. Ils ont donné des sommes énormes, et ainsi aidé à construire des villes et à planter des forêts. Ils ont aussi forcé brutalement l’establishment à soutenir leur cause, sur le plan diplomatique, financier et militaire. Mais il leur est de plus en plus difficile de se voiler la face devant leur hypocrisie.

Le fossé s’agrandit pour devenir un gouffre à mesure que le gouvernement de droite de Benjamin Nétanyahou renforce son attaque contre les droits civils. Elle vise non seulement les Palestiniens mais aussi ce qui reste de la société libérale juive d’Israël – faisant fi, sans se cacher, des valeurs des Juifs américains.

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L’étrange catalyseur est la bataille au sujet d’un des derniers symboles importants de la judéité : le Mur des Lamentations, mur de soutènement du temple de Jérusalem, disparu depuis longtemps.

Les Juifs américains souscrivent en général aux principes progressistes du Judaïsme réformé. En Israël, au contraire, l’orthodoxie pure et dure règne en maître en matière de religion.

Depuis l’occupation de 1967, les rabbins orthodoxes d’Israël contrôlent les prières au Mur des Lamentations, et classent à part les femmes et les autres formes du Judaïsme – ce qui choque profondément les Juifs américains.

Coincé entre les donateurs américains et les puissants rabbins israéliens, M. Netanyahu a accepté au début, de créer un espace de prière mixte devant le mur, pour les juifs non orthodoxes. Mais, quand l’opposition s’est amplifiée dans le pays au cours de l’été, il a cédé. Les ondes de choc continuent de résonner.

Cette semaine, Avraham Infeld, agent de liaison israélien aguerri dans la communauté juive, a informé le quotidien Haaretz que la crise dans les relations était « sans précédent ». Les Juifs américains ont conclu qu’« Israël se fiche complètement d’eux ».

Et voilà qu’une alliée de M. Nétanyahou a attisé la tempête. Au cours d’un entretien télévisé le mois dernier, Tzipi Hotovely, vice-ministre des affaires étrangères, a plus ou moins accusé les Juifs américains d’être des parasites. Elle a condamné leur refus de combattre dans l’armée américaine ou israélienne, précisant qu’ils préfèrent « une vie confortable ».

Ses remarques ont déclenché un tollé. Elles font écho à celles des principaux rabbins orthodoxes qui prétendent que les Juifs réformés ne sont pas de vrais Juifs – et qu’ils pourraient bien être des ennemis.

La droite israélienne a ouvert la boîte de Pandore. Ses attaques à répétition contre les Juifs libéraux en Israël – qui font écho aux discours de M. Trump et à ses politiques envers les minorités des États-Unis – forcent petit à petit les Juifs américains à réévaluer leur partialité de longue date.

Depuis un certain temps, le gouvernement israélien accuse de traitrise les organisations anti-occupation telles que B’Tselem et les militaires lanceurs d’alerte, « Breaking the Silence ». La semaine dernière, il a augmenté le nombre de ses attaques.

Le ministre de l’éducation a accusé le groupe juridique chevronné « Association for Civil Rights in Israel » (ACRI) – version israélienne de l’ « American Civil Liberties Union » (ACLU) – de « soutenir les terroristes ». Les programmes scolaires ACRI, qui durent depuis quarante ans, sont maintenant compromis.

Ce geste fait suite aux récentes décisions de permettre aux élèves de donner des réponses racistes dans les examens, et d’étendre la ségrégation sexuelle jusque dans les universités. En même temps, deux nouvelles propositions de loi émanant du parti de M. Nétanyahou, visent à restreindre la liberté d’expression des Israéliens qui promeuvent le boycott, y compris celui des implantations. L’une d’elles suggère sept ans de prison, et l’autre, une amende de 150.000 dollars.

Le ministre de la défense, Avigdor Lieberman veut instaurer des mesures plus sévères contre les militants politiques, Juifs comme Palestiniens, y compris des injonctions restrictives et des détentions sans inculpation ni jugement.

Et puis, pour la première fois, les Juifs d’outre-mer sont interrogés sur leurs opinions politiques à leur arrivée à l’aéroport d’Israël. Certains ont signé un « serment de bonne conduite » – une promesse d’éviter les activités anti-occupation. Désormais, on peut refuser l’entrée aux Juifs qui soutiennent le boycott.

Il semble que le gouvernement Nétanyahou préfère les Chrétiens évangéliques et l’alt-droite américaine qui adore Israël autant qu’elle semble mépriser les Juifs.

Israël prévoit un avenir dans lequel les Juifs américains devront faire des choix difficiles : Peuvent-ils continuer à s’identifier à un Etat qui leur tourne le dos ouvertement ? »

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Manifestation anti-occupation avec des Juifs américains en 2016 au Massachussets

(Traduit par Chantal C. pour CAPJPO-EuroPalestine)

Source : www.jonathan-cook.net

Repris par : http://www.redressonline.com/2017/12/netanyahu-ditches-us-jews-for-alliance-with-christian-evangelicals-and-the-alt-right/

CAPJPO-EuroPalestine

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