La police israélienne a expulsé un voyageur africain converti au judaïsme, arrivé à l’aéroport Ben Gourion avec un visa en bonne et due forme lui permettant d’étudier pendant trois mois dans une yeshiva (école religieuse) du pays, rapporte le quotidien Haaretz.
Francis Kimani (“Yehuda”) Njogu, un citoyen du Kenya âgé de 31 ans, pensait pourtant avoir « coché » toutes les cases en obtenant son visa touristique signé par l’ambassadeur israélien à Nairobi, la capitale du Kenya.
Sa conversion au judaïsme, intervenue il y a dix ans environ, avait été entérinée par la rabbin d’une petite communauté juive installée en Ouganda, les Abayudaya.
Les Abayudaya forment une communauté qui avait choisi de rompre avec le christianisme au début du XXème siècle, ses membres se tournant alors vers le judaïsme, dont ils adoptèrent différents rites. Et l’an dernier, l’Agence Juive, un appendice de l’Etat israélien, leur a effectivement délivré un certificat de judaïcité.
Après sa conversion, Njogu passa une année au sein de la communauté, et plusieurs mois dans un séminaire d’études juives à Los Angeles.
Début 2017, alors qu’il est revenu au Kenya où il poursuit des études universitaires, le jeune homme dépose une demande de visa de trois mois, pour motif d’études et de tourisme.
Le ministère israélien de l’intérieur le lui refuse, sans explications.
En novembre, l’étudiant effectue une nouvelle démarche, mais cette fois en s’adressant à l’ambassadeur israélien à Nairobi.
Il précise, dans son dossier, qu’il est invité à suivre un cursus par la yeshiva en question, un établissement du courant dit « Conservateur », basé à Jérusalem.
Un fonctionnaire de l’ambassade contacte la yeshiva, et en obtient la confirmation des dires du jeune Africain.
Mi-décembre, l’ambassade reprend contact avec le demandeur, et l’informe que son passeport, porteur du précieux visa et mentionnant clairement le motif de son séjour en Israël, est à présent disponible.
L’un des responsables du centre religieux s’était parallèlement engagé à financer non seulement le billet d’avion du candidat, mais aussi son hébergement sur place, ses frais de scolarité, et avait effectué un dépôt d’argent auprès des autorités à titre de caution garantissant que Njogu rentrerait au Kenya à l’expiration de son visa.
Mais quand Njogu atterrit dimanche soir, l’entrée du territoire lui est refusée : il est immédiatement placé en rétention en attendant d’être remis dans un avion, tout contact avec ses sponsors lui étant refusé.
Pour Andy Sacks, directeur de l’assemblée rabbinique du judaïsme conservateur, « il s’agit clairement d’une mesure raciste ».
« Ne tournons pas autour du pot : on a refusé l’entrée à cet homme parce qu’il est noir, et ce n’est d’ailleurs pas la première fois que des convertis à notre mouvement venant d’Afrique se retrouvent expulsés », déclare le religieux au quotidien Haaretz.
Interrogée par le quotidien, une porte-parole du ministère de l’Intérieur a tenté une explication vaseuse : Njogu aurait eu le tort, en demandant son visa à Nairobi, de ne pas informer l’ambassade qu’il s’était déjà fait recaler une première fois. « Nous l’avons refusé pour cette raison, et aussi parce que nous craignons qu’il ne veuille s’installer en Israël », bafouille-t-elle.
« Foutaises », réplique Andy Sacks. « L’ambassade était parfaitement au courant, puisque c’est Njogu lui-même qui avait rapporté sa première mésaventure ».
Israël est paraît-il le pays de tous les juifs, serinent les propagandistes du racisme sioniste. Encore faut-il avoir la bonne couleur de peau !
Source : https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-1.830012
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