Les prisonniers palestiniens ont lancé depuis le 15 février dernier un boycott des tribunaux militaires israéliens pour protester contre la détention administrative (sans inculpation, ni procès, ni durée de la peine qui peut être renouvelée indéfiniment).
« Le système colonial israélien, qui fabrique des lois d’apartheid réservées aux Palestiniens affiche un mépris total pour le droit international et nous ne voulons plus nous prêter à cette mascarade de tribunaux de l’occupation qui nous condamnent dans plus de 95 % des cas… quand une sentence et une inculpation sont énoncées.
Plusieurs prisonniers comme Rizk Rajoub et Khader Adnan, emprisonné en 2012 et 2015, libéré, puis ré-arrêté le 11 décembre dernier sont à nouveau en détention « administrative » et en grève de la faim .
Quant à Issa Amro, il a été également ré-arrêté le 15 février. il l’avait déjà été en septembre dernier par l’Autorité Palestinienne pour avoir critiqué cette dernière sur Facebook.
En plus d’Ahed Tamimi et de sa mère Narriman, une autre mère est emprisonnée en même temps que sa fille, annonce Electronic Intifada. Il s’agit de Rusaila Shamasneh, 48 ans, qui est en grève de la faim depuis plus de deux semaines pour protester contre son confinement solitaire et pour avoir été violemment battue, de même que sa fille de 14 ans pendant leur interrogatoire.
Rusaila et sa fille Sarah ont été kidnappées à leur domicile de Qatana, au Nord-Ouest de Jérusalem, le 31 janvier dernier, à l’aube.
« Une vingtaine de soldats ont débarqué chez nous. Ils ont été très violents, avec ma mère et ma soeur, témoigne Fatima. Ils ont déchiré les photos de mon frère martyr, tué en 2015, après avoir soi-disant agressé deux Israéliens. Ils ont agressé ma mère et ma soeur et m’ont également battue.
Sarah Shamasneh en pleurs sur le corps de son frère Muhammad pendant ses funérailles en novembre 2015. Shadi Hatem APA images
Les coups ont continué de pleuvoir pendant l’arrestation puis l’interrogatoire, « au point que ma mère s’est évanouie », indique Fatima.
La mère et la fille sont dans la prison de Hasharon, à l’isolement et sans possibilité de se voir
Lundi des manifestations de protestation ont eu lieu à Ramallah.
Non restitution des corps de Palestiniens assassinés
L’agence Ma’an News Agency, ajoute qu’Israël détient toujours les dépouilles de Hamzeh Zamaareh, 19 ans, et de Ahmad Nasser Jarrar, 22, ans, tués ce mois-ci, l’un pendant un raid militaire sur le village de Yanoun près de Naplouse.
Seize autres corps n’ont pas été rendus à leurs familles depuis 2016, sans compter ceux de 260 autres Palestiniens depuis 1967.
CAPJPO-EuroPalestine