On en attendait pas moins d’une grande démocratie comme Israël. Après l’avoir maintenue en prison pendant 3 mois, puis aux arrêts domiciliaires sans le droit de téléphoner ni de se servir d’internet, pour avoir posté en octobre 2015, sur Facebook, un poème intitulé « Résiste Ö mon peuple, un tribunal vient de déclarer Dareen Tatour coupable d’incitation à la violence et apologie de terrorisme.
La sentence exacte sera connue le 31 mai prochain, mais Dareen Tatour risque jusqu’à 8 ans de prison pour un tel « crime ».
“Bien sûr, ce n’était pas un procès, mais une pièce de théâtre » a déclaré Dareen Tatour, âgée de 36 ans et vivant dans le village arabe de Reineh près de Nazareth, à l’issue du procès, jeudi.
« Israël a pris toute notre terre. Rien de surprenant à ce qu’il ait besoin d’opprimer un maximum de gens ».
En attendant, elle retrouve son bracelet électronique, avec le droit depuis quelques mois de sortir 2 H par semaine de chez elle, à condition d’être « accompagnée », mais sans droit d’accéder à un téléphone ou à internet.
« Des restrictions qui n’ont aucun précédent ici », a souligné son avocate Gaby Lasky, ajoutant : « Cette criminalisation de la poésie n’a qu’un but, celui d’intimider et de réduire au silence les Palestiniens qui vivent en Israël. »
Dareen Tatour, est en effet citoyenne israélienne, mais les règles ne sont pas les mêmes en Israël pour les Juifs et pour les non-juifs.
Elle s’est permis de s’indigner sur les réseaux sociaux du sort d’Israa Abed, une palestinienne sur laquelle l’armée a tiré à Afula, avant de reconnaître qu’elle ne préparait aucune attaque.
Elle a aussi posté, en forme de « Je suis Charlie » : « Je suis la prochaine martyre ». Cela suffit pour être emprisonné quand on est Palestinien.
Dareen Tatour n’a cessé de recevoir le soutien de la communauté palestinienne en Israël, ainsi que celles de nombreuses institutions littéraires internationales.
(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)
Source : Tamara Nassar pour Electronic Intifada
CAPJPO-EuroPalestine