La Cour d’Appel vient de refuser une nouvelle fois la libération sous caution de Tariq Ramadan, gravement malade, y compris avec une assignation à résidence, et la remise de son passeport ! Pourquoi cet acharnement ? Veut-on que Tariq Ramadan meure en prison, alors qu’il n’a pas encore été jugé ? La justice française se déconsidère totalement en suivant des instructions arbitraires et inhumaines, que le gouvernement n’a fait subir à aucun autre accusé de renom.
Lors de l’audience, les magistrats d’instruction ont refusé d’entendre directement Tariq Ramadan et ont refusé une nouvelle expertise médicale, alors que son état de santé empire gravement sous l’emprise d’une sclérose en plaque diagnostiquée, a fait savoir son avocat Me Emmanuel Marsigny.
«M. Ramadan n’a rien à faire en prison, il peut tout à fait être en liberté. Nous avons proposé une caution, une assignation à résidence, la remise de son passeport. Tout ceci m’apparaît amplement suffisant et nécessaire pour que l’information judiciaire se déroule dans de bonnes conditions», a -t-il expliqué.
« Nous renforçons notre appel au gouvernement français pour qu’il respecte pleinement les droits fondamentaux du professeur Ramadan et exige sa libération afin de préparer sa défense. »
Sa fille Maryam Ramadan, qui a enfin pu le voir en prison, car toute sa famille était restée sans nouvelle de lui depuis sa mise en détention provisoire début février, s’exprime ainsi dans le journal suisse Le Temps.
« C’est par la presse qu’on a appris qu’il avait été admis plusieurs fois en urgence à l’hôpital. Cette période a été très difficile. Là, on peut enfin lui rendre visite, ma mère et moi, mais c’est aussi très bouleversant. Physiquement, mon père va mal, il a beaucoup maigri. Il est atteint, comme nous le savons dans la famille depuis 2014, d’une sclérose en plaques. Lui qui est entré en prison en marchant normalement est maintenant handicapé et doit s’aider d’un déambulateur pour se déplacer. Il a de constants et violents maux de tête, de la peine à se concentrer. Il a des crampes insupportables dans les jambes qui le réveillent la nuit et qui l’empêchent de dormir plus d’une ou deux heures. La prise de nombreux médicaments le laisse vaseux. Son état de santé se détériore de jour en jour. »
» Alors qu’il s’était rendu de son plein gré à la convocation policière du 31 janvier à Paris, il a le sentiment de vivre une profonde injustice. Il est placé à l’isolement complet qui s’apparente à une torture psychologique. Chaque fois qu’il va prendre une douche, personne ne doit se trouver dans les couloirs. Pareil pour la promenade. Du coup, il y est souvent envoyé très tôt le matin. Par exemple, ce matin [samedi 19 mai, ndlr], les gardiens lui ont demandé de choisir entre appeler sa famille ou se rendre à la promenade. Il est déjà seul, il n’allait pas renoncer aux appels. On lui rend tout difficile. La plupart des jours, il reste entre 23h30 et 24h dans sa cellule. Il devrait avoir au moins une séance quotidienne de kinésithérapie, il n’en a même pas trois par semaine. »
Texte intégral ici : https://www.letemps.ch/suisse/maryam-ramadan-ne-defendrais-pere-pensais-quil-etait-un-violeur
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