On a beau être un supporter zélé de l’Etat d’Israël, et avoir donné des millions de dollars à l’une des branches du sionisme religieux, cela ne vous empêchera pas d’être maltraité par les gardes de l’aéroport de Tel Aviv, dès lors qu’ils vous ont soupçonné d’avoir un lien quelconque avec la Palestine.
Meyer Koplow est une personnalité connue dans les milieux sionistes. Avocat, ce citoyen étatsunien préside le Conseil d’administration de l’Université Brandeis (Boston), un établissement de réputation théoriquement libérale, mais férocement engagé pour tenter de contrer la campagne BDS. Des membres de sa famille sont installés dans la colonie de Maale Adumim, en Cisjordanie occupée.
Lorsqu’il se présente à l’aéroport pour rentrer chez lui, au terme d’un énième voyage en Israël, Koplow passe sans difficultés le premier contrôle de sécurité, puis l’enregistrement au comptoir (d’El Al, bien sûr), et le guichet de la police des frontières.
Il se dirige tranquillement vers la zone d’embarquements quand les haut-parleurs de l’aéroport hurlent soudainement son nom, enjoignant le voyageur de revenir immédiatement sur ses pas, pour « un problème de sécurité ».
Koplow découvre alors que la police a fouillé sa valise, et qu’elle y a trouvé une brochure, en anglais, portant sur sa couverture le mot : « Palestine ».
« Cela a suffi pour que commence un interrogatoire serré de mon père, particulièrement intrusif ; de fait, il s’était rendu dans les territoires palestiniens, où il avait reçu la brochure en question dans un hôtel de Bethléem, avant de la ranger dans ses bagages », a raconté le fils de Koplow sur son blog.
(Une illustration de notre ami Latuff, à l’occasion de la mission Bienvenue en Palestine de 2012)
« Ce qui m’a le plus désagréablement surpris, outre des questions très personnelles auxquelles j’ai refusé de répondre, c’est que les policiers voulaient savoir si j’allais exploiter, une fois rentré aux Etats-Unis, l’information sur la situation en Palestine contenue dans la brochure ! », ajoute Koplow père, finalement autorisé au bout d’une heure à aller prendre son avion, sans commentaires ni excuses de la part de ses interrogateurs.
« J’ai de profondes convictions sionistes. Je ne sais pas dans quel but ces gens m’ont soumis à interrogatoire, mais je peux vous garantir que leur tentative aura eu, au final, le résultat exactement inverse », poursuit-il, dans une interview au journal Haaretz.
« J’étais resté assez incrédule sur ce que m’avaient dit les Palestiniens que j’ai rencontrés en Cisjordanie. Mais avec ce que je viens de vivre, leurs accusations deviennent un peu plus crédibles », conclut Koplow, qui n’a pourtant pas enduré le centième des tourments infligés quotidiennement par Israël à des millions de Palestiniens.
L’affaire a fait grand bruit depuis lundi dans la communauté juive américaine, où le soutien au régime d’apartheid a pris quelques claques retentissantes depuis le début de l’année.
https://www.haaretz.com/misc/article-print-page/.premium-jewish-donor-to-israel-quizzed-by-security-over-palestine-pamphlet-1.6289591
CAPJPO-EuroPalestine