Des entreprises australiennes, canadiennes, allemandes, se retirent du projet d’extension de la ligne du tramway partant de Jérusalem pour relier les colonies israéliennes, toutes illégales.
Electronic Intifada vient de révéler, en exclusivité, que le géant Bombardier canadien s’est retiré d’une offre visant à l’expansion de la ligne de tramway reliant des colonies de peuplement en Cisjordanie occupée.
Bombardier est l’une des entreprises – deux autres sont l’australienne Macquarie et l’allemande Siemens – à se retirer du projet.
Ce projet de transport en commun relie des colonies illégales entre elles ainsi qu’à Jérusalem, renforçant gravement l’annexion plus que rampante du reste de la Palestine occupée – un grave crime de guerre.
Le mois dernier, la revue du monde des affaires Globes a informé ses lecteurs du retrait pur et simple du fond d’investissement Macquarie du consortium où sont également impliquées les compagnies Bombardier et l’autrichienne Wiener Linien.
Selon Globes, le consortium peine à retrouver un remplaçant.
Quoi qu’il en soit, un porte-parole de Macquarie a confirmé à Electronic Intifada, qu’à ce jour ce consortium dans son entier, avec Bombardier à sa tête, avait opté pour le retrait.
L’an passé, c’est la FIDH, figure importante de défense des droits de l’Homme sur la scène internationale, qui reportait avoir reçu un engagement de la firme française Systra de son retrait de la ligne de tramway.
La FIDH indiquait alors : » Le projet de cette ligne de tramway est un outil de la politique israélienne de l’annexion pure et simple de Jérusalem, en violation totale des lois internationales ».
En 2015, c’est la compagnie française Veolia qui, sous pression des organisations de défense des droits de l’Homme, se retira du projet. Et CityPass a suivi son exemple.
A ce jour, des firmes allemandes se retirent à leur tour. Ainsi, le consortium où l’on retrouve l’allemand Siemens, se retire du projet dit de « ligne rouge ».
Cette ligne rouge signifie rien moins qu’une présence israélienne sans cesse accrue en Cisjordanie occupée en reliant les colonies de Pisgat Zeev and Neve Yaakov, elles-mêmes constitutives en partie du bloc de colonies isolant jour après jour les Palestiniens de Jérusalem, du reste de la Cisjordanie occupée.
Pour le Times of Israel, ces retraits s’expliquent par la crainte de ces entreprises de se trouver en zones de conflits. Il cite pêle mêle « des jets de pierre, le terrorisme, des dégâts en quartiers juifs orthodoxes etc… »
La pression du BDS
Pour les Palestiniens, il ne fait aucun doute que ces derniers retraits sont le fruit des campagnes menées pour rendre ces entreprises comptables de leur complicité et participation, de fait, à la politique illégale d’Israël de colonisation de la Palestine.
Il devient de plus en plus gênant pour les entreprises de se voir démasquées et de prendre le risque de se voir dénoncées par un nombre croissant d’organisations et de citoyens dans le monde, comme complice de crimes de guerre, et de violations graves des droits de l’Homme.
On déplore toutefois, la présence de trois autres consortiums impliqués dans le projet, dont Alstom qui a rejoint l’infrastructure israélienne Electra, et Moventia des transports en commun barceloniens.
Le deuxième consortium inclut le constructeur de trains espagnol qui, en dépit du vote de ses travailleurs s’opposant au projet, persiste et signe.
On retrouve, dans le troisième consortium, une compagnie chinoise et Meridiam, un fond d’investissement français, qui a vu le jour avec l’appui du Crédit Agricole.
Le quatrième consortium inclut des firmes grecques, qui viennent d’être confrontées à l’opposition exprimée par l’aile gauche de Syriza, et des syndicats de travailleurs grecs.
(Traduit par Lionel R. pour CAPJPO-EuroPalestine)
Source : https://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/australian-canadian-firms-pull-out-israeli-settler-railway
CAPJPO-EuroPalestine