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« Bonne Année Gaza ! », par Gideon Levy

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« Huit ans ont passé depuis que les Nations Unies ont déclaré que Gaza serait invivable en 2020, si rien n’était fait pour améliorer la situation. Eh bien, la situation est aujourd’hui encore pire que les prévisions annoncées », écrit Gideon Levy en dénonçant Israël dans Haaretz.


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Famille palestinienne à la périphérie du camp de réfugiés de Khan Younes tentant de se protéger du froid ce 31 décembre 2019 (AP Photo/Khalil Hamra)

« Voilà ce qui se passe pendant qu’on fait la fête », écrit Gideon Levy dans Haaretz.

« Huit ans ont passé depuis que les Nations Unies ont déclaré que Gaza serait invivable en 2020 si rien n’était fait pour améliorer la situation. Eh bien la situation est aujourd’hui encore pire que les prévisions annoncées.

A une heure de Tel Aviv, C’est Tchernobyl à Gaza, mais qui s’en préoccupe ? Et la catastrophe n’est pas naturelle. Israël en est responsable. Après avoir expulsé cette population en 1948, non seulement Israël ne lui a fourni aucune assistance, mais elle l’a mise en prison, sous blocus.

Je ne suis pas sûr qu’il existe une autre région dans le monde où cette situation, résultat d’actes humains malveillants, dure depuis plus de 70 ans.
Cette situation qui devrait nous hanter jour et nuit. Mais personne n’y pense. Seule une roquette Qassam vient nous rappeler de temps à autre son existence.

Quand l’ONU a publié son rapport en 2012, le taux de chômage à Gaza était de 29 %. Aujourd’hui il atteint, selon la Banque Mondiale 67 % chez les jeunes.

Qui réussit à imaginer à quoi ressemble la vie de ces jeunes qui n’ont ni présent, ni futur ?

C’est toujours le Hamas, qu’évoque Israël quand on parle de Gaza. Le Hamas serait responsable de tout. Il a imposé un siège, bombardé la population de Gaza, tué des milliers de civils et détruit un nombre incalculable de maisons, il tire sur les pêcheurs, et empêche les malades atteints de cancer de se faire soigner.

Quels mensonges, quelle cruauté, quel lavage de cerveau, peuvent faire avaler cela ?
Israël qui n’hésite pas à envoyer des missions humanitaires aux quatre coins du monde, se moque de la catastrophe qu’elle a créée, et qu’elle alimente à sa frontière.

Près de la moitié des habitants de la bande de Gaza vivent avec moins de 5,5 dollars par jour (5 euros), contre 9 % en Cisjordanie par exemple. Le Hamas responsable ?

Le rapport de l’ONU de 2012 indiquait qu’en 2020 Gaza aurait besoin d’au moins 1000 médecins supplémentaires. Au lieu de cela, 160 médecins gazaouis ont été obligés de partir ces trois dernières années, faute de pouvoir survivre.

Une jeune chirurgienne, Dr. Sara al-Saqqa, de l’hôpital Shifa à Gaza témoigne dans le Guardian : elle gagne 300 dollars tous les 40 jours ! S’il n’y avait pas sa vieille mère, elle aussi aurait quitté Gaza.

Et en ce qui concerne l’eau, c’est pire : 97 % de l’eau est impropre à la consommation, et 100.000 mètres cube d’eaux usées se déversent chaque jour dans la Méditerranée.

Trois ans après son rapport de 2012, l’ONU publiait un nouveau rapport indiquant que les massacres israéliens de 2014 ont déraciné un demi-million de personnes de leurs foyers et laissé Gaza dans les décombres.

Mais là encore, cela n’a provoqué qu’un immense bâillement en Israël.
Qu’ils crèvent. »

Par Gideon Levy

(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)

Source : Haaretz du 2 janvier 2020

CAPJPO-EuroPalestine

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