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Royaume-Uni : échec à la censure israélienne dans les collèges

L’éditeur britannique Pearson a interrompu la distribution de manuels scolaires qu’il avait frauduleusement modifiés pour complaire à deux des lobbies du régime d’apartheid opérant outre-Manche, « UK Lawyers for Israel » (« Avocats pour Israël) et le Board of Deputies of British Jews (un équivalent du CRIF français).

Royaume-Uni : échec à la censure israélienne dans les collèges
Le massacre de Deir Yassine, 9 avril 1948 ? Connais pas !

Ce recul, bienvenu quoique tardif, est intervenu à la suite de vigoureuses protestations d’universitaires, lorsqu’ils se sont aperçus que plusieurs centaines de modifications avaient été apportées à deux ouvrages, intitulés « Le conflit du Moyen-Orient » et « Moyen-Orient : conflit, crises et évolutions » d’une même auteure, Hilary Brash.

Les lanceurs d’alerte ont noté des distorsions flagrantes tant dans les textes que les tableaux chronologiques, les cartes, les photographies ou encore les exercices proposés aux élèves. Pas moins de 3 altérations par page, en moyenne !

Par exemple, là où le texte originel stipulait, comme il se doit, que « le droit international interdit à un pays d’annexer ou d’occuper indéfiniment un territoire conquis par la force », la nouvelle version donne ceci : « Certains avancent que le droit international interdit à un pays d’annexer ou d’occuper indéfiniment un territoire conquis par la force » ! 

Autre manipulation : le fait, universellement documenté, que durant la première Intifada (1987-1993), des soldats israéliens, sur ordre de leur hiérarchie, avaient brisé les bras, les mains et les doigts d’enfants palestiniens lanceurs de pierres, a été purement et simplement gommé de la nouvelle édition. 

Le tristement célèbre massacre de Deir Yassine (au moins 107 civils palestiniens tués par les milices sionistes le 9 avril 1948 », ne fait plus partie, pour sa part,  des pires « atrocités » de la période, mais plus sobrement des pires « actions ».

Plus généralement, de nombreuses mentions de violences et agressions exercées par des forces juives et/ou israéliennes ont été supprimées ou largement atténuées, tandis que des exemples de violences arabes et/ou palestiniennes ont été systématiquement rajoutés ou amplifiés.

Non que les Palestiniens aient eu le beau rôle dans la version antérieure, où 32 actions de « terrorisme » leur étaient imputées, contre 10 aux forces sionistes. Mais dans la nouvelle version, on est passé de 32 à 61 pour le « terrorisme » palestinien, tandis que côté juif, on descend de 10 à 4.

Le Syndicat National de l’Éducation (National Education Union, NEU) s’est également ému de ces changements, et a interpellé le groupe Pearson sur ses pratiques sauvages.

De fait, les deux lobbies cités plus haut s’étaient publiquement vantés, en septembre dernier, d’avoir quelque peu tordu le bras du groupe Pearson et d’avoir amené ce dernier à écrire des histoires plus conformes à la propagande israélienne.

Mettre à jour des manuels d’histoire est bien entendu licite et même souhaitable, commente dans MiddleEastEye Khaled Fahmy, professeur d’Études arabes à l’Université de Cambridge. « Mais la manière dont ces deux ouvrages ont été révisés est carrément scandaleuse ».

« La refonte des manuels scolaires est un processus qui mérite d’être conduit sous les auspices d’experts universitaires, pas par des personnes choisies par un groupe d’avocats dont la raison d’être est le soutien à une puissance étrangère », ajoute cet universitaire, l’un des auteurs du rapport démasquant  les  fraudeurs.

Source : https://www.middleeasteye.net/news/uk-school-textbooks-middle-east-conflict-altered-favour-israel-report

CAPJPO-EuroPalestine