L’occupant assassine. Les séquelles de l’attaque déclenchée par Israël début mai continuent de se faire sentir. Le 31 mai, le corps de Walid Abu Bilal était dégagé des décombres de son immeuble à l’est de Gaza ville. Le 2 juin, à 11h15, Fadi Sadiq Musa succombait à l’hôpital de Ramallah suite aux blessures à la tête infligées alors qu’il protestait contre l’invasion d’Al-Aqsa . Le 3, à 2h du matin, Yahya Bassem Al-Ajla est mort à Gaza des blessures subies lors du bombardement de son magasin. Plus tard dans la journée, c’est Diana Al-Yazjdi qui a rejoint dans la mort ses deux sœurs, Rawan et Shaima, ainsi que les 35 autres victimes du bombardement de son immeuble à Gaza ville.
L’occupant blesse. Quelque 88 habitants de Cisjordanie et de Jérusalem ont été frappés cette semaine par les projectiles des forces d’occupation ou des colons. Parmi eux, le 4 juin, 14 jeunes participants du marathon organisé entre Sheikh Jarrah et Silwan, deux quartiers de Jérusalem dont les habitants sont menacés d’expulsion. Une manifestation ludique que l’occupant a tenu à transformer en tir au pigeon ! A midi le même jour, à Beita, la répression d’une manifestation contre les attaques de colons et les confiscations de terres faisait 36 blessés. Et non loin de là en début d’après-midi, dans le village de Beit Dajan, une manifestation analogue causait 14 blessés supplémentaires.
Le 6 à 18h, dans la rue Salah El-Din (Saladin) à Sheikh Jarrah, les forces d’occupation faisaient 10 blessés dont des journalistes, tels que Guevara Al-Budairi, correspondante d’Al Jazzera, qui a eu droit à un tabassage dans le car de police qui la conduisait au poste pour avoir fait son métier. Elle s’en sort avec une main cassée et des commotions à la tête. Elle a été relâchée par la suite mais interdite de séjour pour quinze jours et le matériel de son caméraman a été détruit. Deux autres journalistes ont été blessées : Baraa Abu Ramoz et Najwan Samri, ainsi que le photojournaliste Amjad Abu Arafa.
Les mineurs sont particulièrement visés. A Jérusalem, le 29, un véhicule de police a renversé délibérément Jawad Abbasi (15 ans), alors qu’il se déplaçait en vélo, conduisant à son hospitalisation pour des blessures aux jambes. Son crime : le vélo arborait un drapeau palestinien :
Le 4 juin à midi, deux jeunes de 17 ans, Muhammad Amira et Youssef Musa, étaient blessés par les projectiles de l’occupant lors d’une manifestation à Ni’lin. Le 5, lors d’affrontements au village de Kafr Qaddoum, c’est un enfant de 9 ans, Muhammad Hikmat Shteiwi, qui était blessé par l’arsenal de l’occupant.
L’occupant kidnappe. Les geôles israéliennes ont accueilli 146 détenus politiques palestiniens supplémentaires cette semaine. Là encore, les mineurs sont une cible de choix. Le 29 à 10h30, à Al-Isawiya, près de Jérusalem, le jeune Nayef Waseem Obaid (17 ans) était emmené en détention sans considération pour ses blessures infligées la veille par les forces d’occupation. Le même jour, à Hébron, Sanad Moqbel, un réfugié de 13 ans, était arrêté par les services de renseignements où il s’était rendu suite à une convocation. Le 30, à 0h50, l’occupant arrachait à son lit Hamza Al-Herimi (17 ans) dans sa maison de Bethléem. Le 1er juin, à 4h du matin, c’est au tour de Omar Al-Nahnoush (15 ans) d’être enlevé lors de l’assaut de son domicile.

L’occupant assaille. On recense cette semaine 103 raids (la plupart de nuit) et 37 attaques des forces « régulières », auxquels s’ajoutent 18 attaques de colons. Le 2 juin, par exemple, des fanatiques de la colonie de Kiryat Arba, à Hébron, ont blessé quatre habitants avec des grenades assourdissantes (sans doute un cadeau de la police?).
L’occupant terrorise. Le 2 juin, à Sheikh Jarrah, les forces de répression s’en sont prises à Nofouth Hammad (14 ans), dont le crime consistait à peindre des drapeaux palestiniens sur le visage de ses amies. Trainée de force au poste de police, elle a été relâchée par la suite. « Les enfants ont peur. Ils ne veulent plus aller à l’école. Ils se remettent à faire pipi au lit » témoigne Aref Hammad dans l’Humanité.
L’occupant vole les terres. Le 1er juin, les autorités posaient la première pierre d’un ensemble de 350 logements destinés à prolonger la colonie de Beit El sur des terres volées à des citoyens de Al-Bireh et Ramallah, la « capitale » de l’Autorité Palestinienne. Le même jour, près de Khirbet Al-Suweida, dans le nord de la vallée du Jourdain, ce sont des colons qui arasaient de leur propre initiative un terrain (volé comme il se doit) en vue d’étendre leur colonie. Toujours le même jour, près de Yatta, ce sont les forces « régulières » qui aplanissaient un terrain appartenant aux familles Abu Samra et Nawaja en vue d’étendre un avant-poste. Le 5, près d’Al Dhahiriya, des colons protégés par la police installaient quatre mobile homes sur des terres appartenant aux familles Al-Makharazah and Al-Jabarin, prélude à une extension d’une colonie illégale.
L’occupant démolit. Le 31, il abattait la maison d’Ibrahim Awad à Yatta. Le 1er, à As-Samu, il s’en prenait à une tente résidentielle appartenant à Ismaïl Abu Awwad , ainsi qu’à ses deux abris pour le bétail. Dans la foulée, il s’emparait de ses panneaux solaires.
L’occupant saccage. Le 31, il arrachait 300 oliviers appartenant à Nazem Salim près de Jayyous. Le 2, il démolissait l’échoppe de Osama Al-Khatib à Hizma. Le même jour, près de Hébron, les forces d’occupation saccageaient 0,4 hectares de terres et bouchaient un puits utilisé par la famille Abdullah.
L’occupant vole. Le 4, à Yabad, il s’emparait du bulldozer de Zahran Atatreh.
L’occupant profane. Les provocations de colons protégés par la police sur l’esplanade des mosquées, qui avaient déclenché la flambée de violence au début du mois dernier, se poursuivent, tous les matins vers 8h30 sauf le samedi. Le 30, c’est le ministre du logement en personne qui menait la danse.
L’occupant entrave. A la centaine de checkpoints permanents se sont ajoutés cette semaine 118 points de contrôle temporaires et 3 routes fermées. Sans compter bien sûr le blocus de Gaza, qui ne laisse ouvert que le passage de Rafah avec l’Egypte et entrouvert le passage de Beit Hanoun au nord de la bande, pour le moment réservé aux employés d’ONG, aux journalistes et à l’aide médicale d’urgence.
Compilé et traduit par Philippe G. pour CAPJPO-EuroPalestine à partir du Palestinian Monitoring Group (PMG): http://www.nad.ps/
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