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Palestine : bilan des crimes israéliens du 30 septembre au 6 octobre

Tirer pour tuer

Encore trois personnes tuées par l’occupant ce jeudi 30 en Palestine (voir l’article https://europalestine.com/2021/09/30/trois-autres-assassinats-par-loccupant-israelien-ce-jeudi/) !

Isra’ Kzimiah, jeune mère de quatre enfants, assassinée à bout portant aux portes de la mosquée d’al-Aqsa, ou Mohammad Ammar (père de sept enfants), visé par un sniper des troupes qui assiègent la bande de Gaza, ne présentaient pourtant aucun danger pour les forces d’occupation ! Mais un rien les effraie : un objet pointu devient un couteau, un sac forcément « suspect » (selon le communiqué israélien) paraît dangereux malgré la distance de 100 mètres et la protection de la clôture qui boucle le camp de concentration de Gaza. Alors, à toutes fins utiles, on vise, on tire, on tue.

Palestine : bilan des crimes israéliens du 30 septembre au 6 octobre

Quant à Ala’ Zayyoud (22 ans), c’est en résistant, l’arme à la main, qu’il est tombé à l’ouest de Jénine lors d’une opération menée par des agents d’infiltration israéliens visant à enlever des combattants. Il ne présentait pas de danger à ce moment là, ce sont eux qui l’ont abattu sans sommation. Seule « consolation » : l’assaillant n’a pas pu voler son corps, ses camarades de combat l’en ont empêché.

Vendredi sanglant

Outre ces trois victimes, le PMG recense 22 blessés cette semaine, conséquence de 126 incursions des forces d’occupation en Cisjordanie (selon le PCHR).

Ainsi, chaque semaine apporte son lot de victimes à Beita, dont le combat pacifique contre la colonisation du mont Sobeih (Jabal Sabih) ne faiblit pas. Le 1er octobre à 13h30, lors de la manifestation du vendredi, la répression de l’occupant laisse sur le terrain 11 blessés et 17 suffoqués.

Au même moment et non loin de là, à Beit Dajar, 5 autres personnes sont blessées lors d’une autre manifestation contre les attaques de colons et la confiscation des terres.

Toujours au même moment, à Kafr Qaddoum, près de Qalqiliya, c’est un enfant qui est blessé.

La case prison dès le plus jeune âge

L’insatiable toile carcérale israélienne a avalé 112 Palestiniens supplémentaires, dont au moins 14 mineurs, 2 femmes et 2 journalistes, durant la semaine.

Croiser les forces d’occupation omniprésentes est toujours un danger. Le 30 septembre à 19h, dans la vieille ville d’Hébron, elles enlèvent Obaida Baryoush (17 ans) pour le soumettre à la question au centre d’interrogatoire de la colonie de Kiryat Arba. Le 3 octobre, Waleed Khwais (16 ans) est arrêté à la porte de Damas à Jérusalem.  Mohammed Abdullah (14 ans), est kidnappé aux portes de son école dans le village de Wadi Rahhal, au sud de Bethléhem. Il sera relâché sur intervention des autorités palestiniennes après plusieurs heures de détention.

Mais rester sagement chez soi ne vous protège pas ! Au soir du 2, lors d’un raid sur Ya’bad, près de Jénine, Tha’er Turkman (15 ans) est arrêté dans sa maison prise d’assaut. Le 5 octobre vers 16h, à al-Tur, quartier de Jérusalem convoité par les colons, Rabah al-Sayyad (14 ans) et Salah al-Hedra (15 ans) sont enlevés après que leur maison ait été envahie. Le 6 à 1h du matin, le même scénario vise Diaa Deriyah (16 ans) à Bayt Fajjar, au sud de Bethléhem. Un peu plus tard dans la nuit, un ixième raid de l’occupant sur le quartier d’al-Issawiya, à Jérusalem, conduit à l’arrestation de 7 enfants et adolescents après que leur domicile a été envahi et saccagé. Abdullah Mustafa (15 ans), son frère Ali (13 ans); Mousa Mustafa (16 ans), ses frères Marwan (14 ans) et Qais (13 ans); Qusai Derbas (17 ans) et Ahmed al-Afghani (15 ans) sont enlevés par les soldats. Encore un peu plus tard, dans la vieille ville de Naplouse, c’est la maison de Fadi Abu Rabei (17 ans) qui est prise pour cible et son jeune occupant enlevé. Presque au même moment, à Beit Fajjar, près de Bethléem, Diaa Habib Diriyah (16 ans) est kidnappé.

Israël s’en prend aussi aux mamans. Le 30 à 17h, Noha Attiya (58 ans) est convoquée au redoutable centre d’interrogatoire de Moscobyia, à Jérusalem, à l’issue de la perquisition de sa maison du quartier de Sheikh Jarrah. Noha est la mère de l’activiste Murad Attiya (24 ans), arrêté en juin sans motif d’inculpation. Ces arrestations font partie des pressions exercées sur 28 familles sommées de quitter les maisons qu’elles occupent généralement depuis la Naqba (après avoir été expulsées de la Palestine historique) pour être remplacées par des colons.

Quant à la liberté de la presse de la « démocratie » israélienne, elle ne s’applique pas aux journalistes palestiniens. Le 5 à 2h de la nuit, des soldats déboulent dans la maison de Sameh Manasra (36 ans), reporter free lance. Sans donner d’explication, ils saccagent l’appartement de son père au rez-de-chaussée avant de frapper à sa porte au premier étage et de l’arrêter.

Le rouleau compresseur de la colonisation

Vendredi vers 14h00, des véhicules militaires escortent un véhicule de l’administration civile israélienne au village de ‘Ein Fares, au sud d’Hébron. Les soldats empêchent une excavatrice de travailler à la construction d’une route sur un terrain appartenant à un Palestinien. La pelleteuse est emmenée comme trophée à la colonie « Ghosh ‘Etzion », au sud de Bethléem.

Dimanche vers 10h00, des équipes de « l’Autorité de la Nature » (sic) accompagnées de policiers se rendent dans le village de Silwan afin de poursuivre des travaux de terrassement qui durent depuis des années. Il s’agit de mener à bien des projets de colonisation tels que tramway, parcs bibliques ou jardins publics. Ahmed Samarin, l’un des propriétaires des terres, qui tente de s’opposer, est frappé à coups de crosse et blessé aux yeux et à la bouche. Arrêté, il est transporté dans une ambulance. Alors qu’elle tentait d’aider son père, sa fille de 12 ans, Sondos, est à son tour frappée avec une crosse de fusil et jetée au sol. Elle souffre d’ecchymoses.

Dans la seule journée du mercredi, l’occupant procède à des travaux préparatoires à des extensions de colonies à Sebastia et al-Sawiya. A Kafr ak-Dik, il construit routes et nouveaux logements pour la colonie d’Eli Zahav. A Nahalin, il élargit une route des colons aux dépens de terres agricoles palestiniennes.

Lundi à 11h00, à l’est de Yatta, l’occupant a notifié un ordre de démolition pour 4 puits financés par le ministère palestinien de l’Agriculture.

De leur côté, les colons continuent de harceler leurs voisins palestiniens. Le 30, une bande attaque la maison de Mme Soufan, à Burin, et lance contre ses fenêtres… des pots de peinture. Le même jour, d’autres voyous en kippa rouent de coups deux frères, Suleiman et Odeh, alors qu’ils faisaient paître leurs moutons à al-Rashaida, près de Bethléem. Le 3, toujours à Burin, les vandales s’en prennent à des oliviers. Etc.

Enfants jetés à la rue

C’est toujours la même histoire : Israël ne délivre pas de permis, le propriétaire doit démolir sa propre maison sous peine d’une amende prohibitive et, souvent, toute une famille se retrouve à la rue. C’est arrivé cette semaine à Mohammed Yaghmour, Arafat al-Rajabi, Mohammed al-Khatib, Mahmoud Nawaj’ah, Mahmoud Abu Qabitah, Mohammed Matter, Akef Odah, Omer Mohammed, Nawras Odah, Reda Odah, Abdullah Odah, Ahmed Odah…

Variante particulièrement dramatique : la maison doit parfois être détruite à titre de représailles contre la famille d’un résistant. Ainsi, vendredi à l’aube, à Burqin, un ordre de démolition est prononcé contre le foyer de Muhammad al-Zareini, détenu en Israël. Trois orphelins figurent au nombre de ces nouveaux sans abri. Deux habitants de cette maison, dont un enfant, y avaient trouvé la mort.

Mais toutes les maisons palestiniennes ne sont pas vouées à la démolition. Bien au contraire : le mercredi, à Silwan, quartier de Jérusalem, des colons escortés par les soldats font main basse sur l’appartement de la famille al-Farroukh. Une belle acquisition, à un prix qui défie toute concurrence !

Gaza assiégée

Blocus maritime. Les garde-côtes tirent sur des pêcheurs le 2 et le 6 au large de Beit Lahia, .

Attaques terrestres. Le 30, les soldats campés à l’abri derrière la ligne de séparation fusillent Mohammad Ammar (voir plus haut). A Khan Yunis, ils tirent en direction de paysans. Idem le 6 à l’est de Gaza ville.

Travaux de terrassement à l’intérieur du territoire gazaoui pour « motif de sécurité ». Le 30 à l’est de Gaza ville, le 4 à l’est de Khan Yunis, le 5 à l’est de Rafah. Chacune de ces opérations mobilise bulldozers, véhicules militaires et aviation légère.

Arrestation de fugitifs. Le 2, les soldats arrêtent deux habitants qui tentaient de s’échapper du camp de concentration sous les drones.

Cisjordanie entravée

Aux 108 points de contrôle permanents se sont ajoutés cette semaine 57 checkpoints volants et 10 carrefours stratégiques bloqués.

(Compilé et traduit par Philippe G. pour CAPJPO-Europalestine à partir du Palestinian Centre for Human Rights (PCHR), du Palestinian Monitoring Group (PMG): http://www.nad.ps/ , de la compilation de Leslie et Marian Bravery* (Palestine Human Rights Campaign, Auckland, Nouvelle Zélande).

CAPJPO-EuroPalestine