Après des semaines de manif quotidiennes et d’années de batailles juridiques les colons s’emparent de la maison de la famille Ghaith Sub Laban à Jérusalem-Est. C’est là qu’on voit la nature de cette « Haute Cour » défendue par des centaines de milliers d’Israéliens comme un « pilier de la démocratie ».
La Haute Cour d’occupation israélienne a rejeté une demande de la famille Ghaith-Sub Laban de faire appel d’un ordre d’expulsion émis en mars 2022 en faveur d’une organisation de colons israéliens. La demande d’appel de la famille, soumise par l’intermédiaire de leur avocat Mohammad Dahleh, est la dernière intervention légale possible dans le système judiciaire de l’occupation israélienne.
Cette dernière décision intervient après plus de 45 ans de poursuites répétées contre la famille par l’occupation israélienne et ses colons dans le but de saisir la maison familiale qui est louée au gouvernement jordanien depuis 1953 en vertu d’un bail de location protégé. Le refus de la Haute Cour d’intervenir signifie que le couple de personnes âgées, Nora Ghaith-Sub Laban (67 ans) et son mari Mustafa (72 ans) ont été expulsés de force de leur maison après le 15 mars, ouvrant la voie à une organisation de colons israéliens pour saisir la propriété .
La maison familiale, située à Aqabat Al-Khalidiyeh dans le quartier musulman fait partie d’un grand complexe immobilier, saisi par les colons israéliens au fil des ans, laissant la famille Ghaith-Sub Laban les derniers résidents palestiniens. En 2016, la haute cour israélienne a partiellement accepté un appel de la famille contre une ordonnance d’expulsion antérieure, leur accordant un « recours de justice » partiel selon lequel la maison resterait avec la famille pendant dix ans supplémentaires jusqu’en 2026. Ce « recours de justice » partiel a cependant également statué que Nora âgée et son mari seraient les seuls locataires, tandis que leurs fils, fille et petits-enfants ne seraient pas autorisés à vivre avec eux dans la même maison. De plus, les colons ont été autorisés à déposer un nouveau dossier d’expulsion contre la famille deux ans après la décision de la Haute Cour en 2016, qui est l’affaire qui a abouti à l’ordonnance d’expulsion actuelle.
Au moins 218 familles palestiniennes à Jérusalem sont menacées de déplacement forcé en faveur de colons israéliens, ainsi que des dizaines d’autres propriétés saisies au fil des ans. Au cours du mois à venir, les autorités d’occupation et les tribunaux israéliens finaliseront les procédures visant à préparer le déplacement forcé de cinq autres familles à Jérusalem-Est occupée, en plus de la famille Ghaith-Sub Laban, dont quatre familles à Sheikh Jarrah et Kubaniyet Um-Haron et une famille à Batn Al-Hawa à Silwan, selon l’ONU.
CAPJPO-EuroPalestine
