Sept mois après l’avertissement donné par des centaines d’économistes et d’anciens gouverneurs de la Banque d’Israël les dangers se concrétisent, indique dans un éditorial le journal Haaretz
Le shekel s’est affaibli de 10 % par rapport au dollar, ce qui augmente l’inflation. Les investisseurs à la Bourse de Tel-Aviv ont perdu des milliards de shekels. Quatre-vingt pour cent des nouvelles startups s’enregistrent à l’étranger plutôt qu’en Israël.
Dans un rapport spécial publié le lendemain de l’adoption par le parlement israélien d’une loi supprimant la capacité des tribunaux à annuler les décisions gouvernementales qu’ils jugent « déraisonnables », la société de notation Moody’s a averti que certaines de ses préoccupations initiales concernant l’impact de la refonte judiciaire sur l’économie commençaient à se matérialiser.
Le rapport note la forte baisse du montant des capitaux levés par les entreprises de haute technologie – 3,7 milliards de dollars au premier semestre 2023, contre 11,8 milliards de dollars à la même période l’an dernier – ainsi que l’écart entre la performance de la Bourse de Tel Aviv et celui du Nasdaq, où les actions technologiques sont négociées. Avant la refonte juridique, les performances du TASE avaient tendance à suivre celles du Nasdaq. Mais depuis que le ministre de la Justice Yariv Levin a dévoilé son plan d’affaiblissement de la justice, le Nasdaq s’est envolé tandis que le TASE fait du surplace.
Les sociétés de notation surveillent de près ce qui se passe et s’inquiètent surtout de la perte de crédibilité et de l’imprévisibilité du gouvernement, alors que tant l’absence d’un large consensus que l’affaiblissement de la justice accroissent l’incertitude.
Cela a conduit de grandes banques comme Citibank et Morgan Stanley à conseiller à leurs clients de ne pas investir en Israël dans les mois à venir.
« Les fondamentaux économiques d’Israël sont solides et, pour le moment, les données macroéconomiques telles que le taux de chômage, le déficit, la dette et le produit intérieur brut ne semblent pas affectées. Mais la décision de Netanyahu de faire avancer la législation à tout prix indique une tendance claire à la détérioration continue dont le prix sera payé par tous les Israéliens, y compris ses partisans.
Le Premier ministre avait l’habitude de dire que la combinaison de la puissance économique et de la puissance militaire est ce qui a donné la puissance diplomatique à Israël. Mais maintenant, il érode les trois à une vitesse effrayante. Il est le fer de lance d’un projet qui a conduit à une destruction épouvantable de la valeur économique, entièrement auto-infligée », conclut l’éditorial.
Source Haaretz
CAPJPO-EuroPalestine
