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Haaretz : « La bataille de Shujaiyeh révèle les failles de l’armée israélienne » 

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Ci-dessous une analyse publiée dans le quotidien israélien Haaretz ce jeudi, qui révèle la polémique autour des pertes infligées à l’armée israélienne par la résistance à Gaza.

Haaretz : "La bataille de Shujaiyeh révèle les failles de l’armée israélienne" 


« L’incident au cours duquel neuf combattants de la Brigade Golani et de l’unité de secours 669 ont été tués mardi dans le quartier de Shujaiyeh, à Gaza, nous en apprend beaucoup sur la situation de guerre dans la bande de Gaza. », écrit Amos Harel.

 Six officiers de Tsahal et trois soldats ont été tués. Les officiers ont tous occupé des postes importants : un commandant du 13e bataillon de Golani, un ancien commandant de brigade qui a servi comme officier supérieur au quartier général de la brigade, deux commandants de brigade, un commandant d’escadron dans l’unité 669 et un commandant de compagnie Golani. 
Le prix sanglant comprenait également un grand nombre d’officiers supérieurs. Jusqu’à présent, pas moins de quatre colonels et six lieutenants-colonels sont tombés lors de l’attaque du Hamas du 7 octobre et dans la guerre qui a suivi. 

Cela fait plus de deux mois que les combats ont commencé, un mois et demi depuis le début des manœuvres terrestres, et l’armée israélienne n’a toujours pas le nord de Gaza sous son contrôle. L’ensemble de la bande de Gaza n’a pas été purgé de la résistance et présente toujours des risques importants. 

Shujaiyeh en particulier est un symbole de la résistance palestinienne. Comme lors des campagnes précédentes dans la bande de Gaza, le Hamas y concentre d’importantes forces et est capable de mettre en œuvre des opérations assez bien organisées, exigeant un prix sanglant de la part de Tsahal. Après l’incident de mardi, le deuxième plus important en termes de pertes de Tsahal depuis le début de la guerre (le 31 octobre, 11 soldats de la Brigade Givati ont été tués après qu’un missile guidé antichar ait touché leur véhicule blindé Namer), les hauts responsables du Hamas à l’étranger se sont empressés de déclarer la victoire.

L’embuscade du Hamas n’est pas sans rappeler les précédents incidents sanglants de l’armée israélienne, même si Israël n’a jamais connu une guerre aussi prolongée dans une zone aussi densément bâtie. Des incidents similaires se sont produits dans le camp de réfugiés de Jénine lors de la guerre de Gaza en 2002 (13 morts), dans la ville de Bint Jbeil lors de la Seconde Guerre du Liban en 2006 (neuf morts Golani) et, dans une certaine mesure, lors de la catastrophe de l’APC à Shujaiyeh à Gaza en 2014. guerre (sept tués).

En Israël, un débat public animé a lieu sur la manière dont les forces opèrent et sur les risques que prennent les soldats. Au vu des événements désastreux, les inquiétudes des familles des combattants quant à leur sécurité augmentent.

Dans cette guerre, Tsahal utilise une énorme puissance de feu – artillerie, obus de chars et frappes aériennes, y compris des tirs de drones, d’hélicoptères et d’avions de combat. Une partie considérable des restrictions concernant l’utilisation de munitions dans les zones urbaines surpeuplées a été réduite afin de réduire le risque pour les forces de Tsahal. 

Pourtant, la première force a été attaquée alors qu’elle pénétrait dans un bâtiment qui n’avait pas été significativement endommagé avant d’être ratissé. Les conséquences graves de l’incident ont suscité des interrogations parmi les parents des soldats et ont de nouveau suscité du ressentiment au sein de la droite. 

Le choc provoqué par l’incident s’ajoute aux questions soulevées par les clips vidéo diffusés ces derniers jours par le porte-parole de Tsahal depuis diverses parties de la bande de Gaza, montrant des échanges de tirs à bout portant, parfois à l’intérieur de bâtiments et d’appartements, entre soldats israéliens et terroristes du Hamas. 

L’armée affirme qu’il n’y a pas eu de réduction des frappes aériennes et qu’il est impossible de raser chaque bâtiment avant d’y entrer pour y trouver des tunnels, des armes et des munitions.

Washington perd patience 

Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, devrait se rendre en Israël cette semaine, et le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, au début de la semaine prochaine. 
Les hauts responsables de l’administration viennent en Israël après que le président américain Joe Biden a commencé à changer de ton à l’égard du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu ces derniers jours, critiquant sa conduite et la manière de combattre de Tsahal. 

Biden reste réservé quant à l’exigence d’un cessez-le-feu et n’a pas appelé publiquement Israël à arrêter l’attaque sur Gaza. Mais des officiers supérieurs de Tsahal estiment que cette fois, Washington perd progressivement patience envers Israël. 

Comme cela a été clair depuis le début de la guerre, une demande américaine de changement – si elle est présentée comme un ultimatum – ne sera pas compatible avec les promesses généreuses faites par le gouvernement israélien au public concernant les réalisations de la guerre. 

S’il reste environ un mois pour le mode d’action actuel, Tsahal et le gouvernement auront du mal à présenter des résultats clairs conformes aux objectifs de la guerre : démanteler les capacités militaires et organisationnelles du Hamas et libérer tous les otages qu’il détient. 

Il est plus probable que les capacités du Hamas seront réduites parallèlement à de meilleures conditions d’ouverture des négociations sur les otages restant entre ses mains. »

Source : Haaretz

CAPJPO-EuroPalestine

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