Le mouvement Ansar Allah (communément appelé Houthi ici en France), qui contrôle une partie importante du Yémen, a prouvé vendredi la redoutable efficacité de sa stratégie de combat contre Israël.
Le géant du transport maritime, le danois Maersk, a ainsi annoncé que suite à une attaque contre l’un de ses navires, il renonçait à emprunter les eaux de la Mer Rouge (et donc, aussi, le passage du canal de Suez) pour ses transports entre l’Asie et l’Europe ou le reste de la Méditerranée.

Concrètement, cela signifie que les bateaux affectés à ces traversées devront faire le tour de l’Afrique pour arriver à destination, rallongeant leur parcours de plus de 10.000 kilomètres, soit deux semaines de navigation supplémentaires, et une explosion des coûts.
Les Houthis ont déclaré publiquement que dans le cadre de leur soutien au peuple palestinien, ils s’attaqueraient, depuis les côtes du Yémen, à tout navire ayant une relation avec Israël, que ce soient des importations ou des exportations, ou bien encore si le bateau concerné est propriété d’Israël ou d’Israéliens.
La menace a été mise à exécution, avec l’arraisonnement d’au moins un porte-conteneur, et des tirs par drones ou missiles contre plusieurs autres, au large de bab- el-Mandeb, le détroit qui sépare le Yémen du continent africain.
Le navire porte-conteneurs Maersk Gibraltar n’a été que légèrement endommagé par un tir de missile, mais cela a suffi pour que l’entreprise danoise décide d’arrêter les frais, au moins provisoirement, en Mer Rouge.
Un autre géant du transport maritime, l’allemand Hapag-Lloyd, a déclaré de son côté qu’il étudiait lui aussi la possibilité d’une suspension de son trafic en Mer Rouge, pour les mêmes raisons. La compagnie nationale de navigation israélienne Zim a pour sa part déjà fait la même chose, selon la presse israélienne.
Les puissances occidentales, dont la France et les États-Unis, ont dépêché des navires de guerre dans le secteur, avec pour mission de protéger les flottes de commerce. Sans succès complet pour le moment, de toute évidence.
CAPJPO-EuroPalestine