« Il se trouve que le 28 décembre est la fête des Saints Innocents’, nous écrit Alain Duphil, diacre à Toulouse.
« Et en cette fête des Saints Innocents, on compte déjà plus de 9000 enfants tués à Gaza par les bombardements israéliens, sans compter les disparus. Des centaines de milliers d’autres enfants de Gaza, jetés dehors de chez eux avec leurs parents par les injonctions israéliennes, ont dû fuir et sont réfugiés dans des conditions catastrophiques qui les mettent en danger de maladie, de famine, outre les bombardements israéliens généralisés, comme tant d’adultes hommes et de femmes de Gaza. »
« N’est-il pas temps, interroge Alain Duphil, de reprendre les mots de l’archevêque de Toulouse Jules-Géraud Salièges qui avait déploré en 1942 « que des enfants, des femmes, des hommes, des pères et des mères soient traités comme un vil troupeau. Les juifs sont des hommes, les juives sont des femmes, tout n’est pas permis contre eux. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos frères comme tant d’autres ».
N’est-il pas temps, demande-t-il, d’appliquer ces mots aux victimes d’aujourd’hui et de dire haut et fort : « les Palestiniens aussi sont des hommes, les palestiniennes aussi sont des femmes, tout n’est pas permis contre eux »? N’est-il pas temps d’affirmer qu’ils ne sont pas des animaux, « qu’ils font partie du genre humain et qu’ils sont nos frères comme tant d’autres » ?

Il souligne aussi les mots du Patriarche Latin de Jérusalem dans son homélie à la messe de la nuit de Noël à Bethléem :

« Je voudrais ce soir exprimer un sentiment profond que nous ressentons tous, je crois, et qui trouve un écho dans l’Évangile qui vient d’être proclamé : « parce qu’il n’y avait pas de place pour eux » (Lc 2, 7).
En ce moment, nous ne pouvons que penser à tous ceux qui, dans cette guerre, ont été laissés sans rien, déplacés, seuls, touchés dans leurs affections les plus chères, paralysés par leur chagrin.
Mes pensées vont en particulier à Gaza et à ses deux millions d’habitants. En vérité, « il n’y avait pas de place pour eux » exprime bien leur situation, désormais connue de tous et dont la souffrance ne cesse d’être criée au monde entier. Ils n’ont plus d’endroit sûr, de maison, de toit, ils sont privés de tout ce qui est essentiel à la vie, ils meurent de faim et plus encore, ils sont exposés à une violence incompréhensible. Il semble qu’il n’y ait pas de place pour eux, non seulement physiquement, mais aussi dans l’esprit de ceux qui décident du sort des peuples. C’est la situation dans laquelle vit depuis trop longtemps le peuple palestinien qui, bien que vivant sur sa propre terre, se voit constamment dire : « il n’y a pas de place pour vous », et qui attend depuis des décennies que la communauté internationale trouve des solutions pour mettre fin à l’occupation, sous laquelle il est contraint de vivre, et à ses conséquences.«
Alain Duphil souligne également que l’Archevêque d’Alger Mgr Jean-Paul Vesco a condamné dès le 10 octobre dernier le « Silence assourdissant sur l’humiliation quotidienne des Palestiniens, sur l’injustice fondée sur un rapport de force disproportionné depuis tant d’années, sur les colonies dites « sauvages » qui ont sciemment rendu impossible tout état palestinien viable… »

« Gaza, a-t-il dit, est une souricière où on peut, d’un claquement de doigt, priver 2,5 millions d’hommes, de femmes et d’enfants, d’eau, de nourriture, de gaz et d’électricité, et les noyer sous un déluge de bombes sans échappatoire possible.Qui s’est ému des propos du ministre israélien de la justice: « nous sommes confrontés à des animaux, nous devons les traiter comme des animaux » ?
Alain Duphil
CAPJPO-EuroPalestine