Mauvaise journée, ce samedi, pour « Genocide Kamala », la remplaçante de Biden à l’élection présidentielle états-unienne de novembre, aussi alignée jusqu’à maintenant que le sénile locataire de la Maison-Blanche sur le régime génocidaire israélien.
La candidate du Green Party (« les Verts ») Jill Stein a en effet eu le plaisir d’annoncer que le Pr Rudolph « Butch » Ware, tout aussi militant qu’elle même de la solidarité avec le peuple palestinien, avait accepté d’être son colistier, en tant que candidat à la vice-présidence.
« Franchement, le tandem que nous formons a quelque chose d’historique : une femme d’origine juive et un homme noir musulman, unis contre le génocide, les guerres sans fin, la crise climatique et les injustices permanentes, et pour une économie au service des classes travailleuses et un avenir vivable pour nos enfants », a déclaré Jill Stein dans un tweet.
À la différence des partis Républicain de Donald Trump et Démocrate de Kamala Harris, les Verts ne sont pas financés par des milliardaires, et le budget de leur campagne est infiniment plus modeste. En outre, Stein et Ware ne peuvent évidemment pas compter sur les grands merdias pour y défendre leur programme.
Leur candidature constitue néanmoins une sérieuse épine dans le pied de Kamala Harris, le sort du peuple palestinien étant susceptible d’être un critère décisif du choix électoral de millions d’Américains.
Notamment ceux de la minorité arabe et/ou musulmane du pays, qui ont voté Démocrate jusqu’à présent, contre le raciste assumé Donald Trump. Cela vaut en particulier, pour certains États (Michigan, Wisconsin, Pennsylvanie…) où le match Trump/Harris s’annonce très serré, selon les derniers sondages.
Les origines de Stein peuvent également avoir de l’influence sur le comportement électoral des communautés juives du pays, lesquelles sont très loin d’être unanimes dans le soutien à Nétanyahou et sa bande de tueurs. Plus d’un tiers des Américains s’identifiant comme Juifs estiment par exemple que oui, Israël est effectivement en train de perpétrer un génocide en Palestine, selon un récent sondage.
Médecin de formation, professeure à l’Université de Harvard, Jill Stein a commencé son militantisme sur le terrain de l’écologie à la fin des années 1990. Son horizon politique s’est progressivement élargi, au point que la dénonciation du soutien criminel des États-Unis à Israël est devenu un thème majeur de sa campagne électorale.
Dans une interview au site Middle East Eye publiée mercredi, où on lui demande ce que serait sa première mesure, au cas elle serait élue présidente, elle répond sans ambages :
« Je décroche mon téléphone, et je mets fin au génocide. Il faut savoir que la Maison-Blanche, si elle en a la volonté, a le pouvoir absolu pour stopper Israël, car Israël ne survivrait pas 24 heures sans le soutien des États-Unis. Concrètement, je décréterai un arrêt immédiat des livraisons d’armes, un arrêt immédiat de tout soutien tant qu’Israël n’aura pas mis fin au génocide, et n’aura pas mis fin à l’occupation, avec pour commencer le retrait des territoires palestiniens conquis en 1967. C’est un prérequis ».
Rudolph « Butch » Ware est lui aussi un universitaire de formation. Spécialiste de l’histoire de l’Afrique Occidentale, de l’esclavagisme et de l’islam, il enseigne actuellement à l’Université de Californie à Santa Barbara.
Les chances du duo Stein/Ware de gagner la présidentielle sont évidemment réduites. Mais rien n’interdit de penser qu’ils peuvent faire un score significatif. Indépendamment du dossier Palestine, un sondage récent a par exemple révélé que près des deux tiers des États-uniens en avaient marre de la fausse opposition entre Républicains et Démocrates qu’on leur propose depuis trop longtemps, et aspiraient à l’émergence d’un troisième grand parti, plus proche des aspirations populaires que de Wall Street.
CAPJPO-EuroPalestine
