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A Gaza, mêmes habits depuis dix mois, chaussures trouées ou pieds nus

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Un reportage de l’AFP publié par Libération — qui tait le rôle joué par Israël dans cette situation et qui continue à faire croire qu’il s’agit d’une guerre entre Israël et le Hamas –souligne le terrible dénuement des Palestiniens de Gaza.

« Dans l’enclave palestinienne, ravagée par la guerre qui dure depuis le 7 octobre, on s’habille comme on peut avec ce qu’il reste de la vie d’avant. Et cela traduit toutes les pénuries que subissent ses habitants. »

«Quand j’étais enceinte, je rêvais d’habiller ma fille avec de beaux vêtements. Aujourd’hui, je n’ai rien à lui mettre», se lamente Safaa Yassine, déplacée de la ville de Gaza. Son bébé est emmailloté depuis des mois dans le même body. «Je ne pensais pas ne pas pouvoir un jour habiller mes enfants», poursuit cette Palestinienne de 38 ans, qui s’est réfugiée à Al-Mawasi, dans le sud-ouest de la bande de Gaza, «Les rares vêtements que j’ai trouvés avant de fuir vers le sud n’étaient ni à la bonne taille ni de saison», confie la mère de famille.

« Faten Jouda, elle aussi, peine à vêtir son fils, 15 mois, engoncé dans un pyjama trop court. «Il grandit chaque jour et tous ses vêtements ne lui vont plus mais je n’en trouve pas d’autres», raconte à l’AFP cette trentenaire.

Et les enfants ne sont pas les seuls à pâtir du manque de vêtements dans la bande de Gaza qui, à son âge d’or, au début des années 90, comptait 900 usines textiles. Ce secteur employait alors 35.000 personnes et chaque mois, quatre millions de pièces étaient envoyées en Israël.

Usines à l’arrêt

Ces dernières années, avec le blocus imposé par Israël, seuls 4.000 Gazaouis étaient employés dans une centaine d’ateliers, dont une poignée seulement parvenaient encore à envoyer 30.000 à 40.000 pièces vers Israël et la Cisjordanie, territoires palestiniens occupés par Israël. En janvier, la Banque mondiale estimait que 79 % des établissements du secteur privé de la bande de Gaza avaient été partiellement ou totalement détruits.

« Aujourd’hui, trouver des habits neufs dans la bande de Gaza, dont toutes les ouvertures sur le monde sont fermées au commerce, relève donc du miracle. », écrit l’AFP. 

«Des femmes, note sur X le patron de l’UNRWA, l’agence de l’ONU chargée des réfugiés palestiniens, portent le même voile depuis plus de dix mois.» Un danger sanitaire dans le petit territoire où la promiscuité et le manque d’accès à l’eau font proliférer les poux.

Ahmed al-Masri, 29 ans, a quitté sa maison du nord de la bande de Gaza au début de la guerre. Aujourd’hui à Khan Younès, dans le Sud, il n’a «ni chaussures ni vêtements» de rechange. Il n’a qu’une obsession, trouver de quoi laver son unique tee-shirt et pantalon dans le petit territoire où la quantité d’eau disponible s’est effondrée de 94 % avec le génocide, d’après l’ONG Oxfam. 

«Je porte les mêmes vêtements depuis neuf mois, je n’ai aucun change. Je lave mon tee-shirt et j’attends qu’il sèche, dit-il. Et tout ça, sans savon ni lessive.» «Mes chaussures sont extrêmement abîmées, ça fait au moins 30 fois que je les fais réparer, à chaque fois pour dix fois plus cher qu’avant la guerre, mais elles sont toujours aussi abîmées», explique encore l’homme, le visage tanné par le soleil. « 

Chaussé un jour sur deux

Depuis octobre, selon la Banque mondiale, l’indice des prix a augmenté de 153,3 % dans la bande de Gaza. Aujourd’hui, «quasiment tous les Gazaouis sont pauvres», selon l’institution financière. Et, même s’ils étaient riches, renchérit Omar Abou Hachem, 25 ans, «il n’y a plus de chaussures ou de vêtements à vendre».

NUS PIEDS MALGRÉ UN SOL BRÛLANT ET UNE CHALEUR TORRIDE

« Ce déplacé de Rafah vers Khan Younès est parti de chez lui «sans rien prendre parce que le danger était trop grand». Le jeune homme porte ainsi les mêmes chaussures depuis cinq mois, mais seulement un jour sur deux. «Je partage ma paire avec mon beau-frère», explique-t-il. Les jours où il marche pieds nus, Omar Abou Hachem redoute le pire alors que la bande de Gaza est, selon l’ONG néerlandaise de promotion de la paix PAX, «noyée» sous une montagne de déchets et gravats, vecteurs de maladies et contaminations en tout genre. »

Source : https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/a-gaza-en-guerre-memes-habits-depuis-dix-mois-et-chaussures-trouees-20240818_NRBAJEKFZJF2DNFSZNS3DBMRRE/

CAPJPO-Europalestine

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