Elias d’Imzalène, militant pro-palestinien français, comparaîtra devant un tribunal de Paris le 23 octobre 2024, accusé d’incitation à la haine et à la violence pour avoir utilisé le terme « intifada » (soulèvement) lors d’un rassemblement de solidarité avec Gaza.
Ses propos lors de la manifestation du 8 septembre ont déclenché une enquête après que l’ancien ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin a déposé une plainte, dénonçant une incitation publique à la violence. Au cours du rassemblement, d’Imzalène a appelé à une intifada en France et critiqué le président américain Joe Biden et le président français Emmanuel Macron pour avoir soutenu le génocide israélien à Gaza.
Il a été arrêté le 24 septembre, détenu pendant 48 heures en garde à vue, et libéré sous contrôle judiciaire. La députée Ersilia Soudais a défendu d’Imzalène, accusant le gouvernement français d’hypocrisie et d’islamophobie.
« Le cas d’Elias d’Imzalène vient s’ajouter à la longue liste de ceux qui ont « osé prendre la parole pour mobiliser les Français contre la complicité de leur gouvernement avec les massacres commis impunément à Gaza depuis le 8 octobre », a déploré le politologue français François Burgat dans une déclaration à Anadolu.

« Il a appelé nos compatriotes à se révolter, et à lancer pour ce faire une “intifada”. C’est l’usage de ce terme détourné de son sens qui va lui valoir d’être accusé d’incitation à l’action armée et à la haine raciale », a-t-il souligné.
« La liste de ceux qui ont précédé Elias d’Imzalène est longue. J’en sais quelque chose puisque j’en fais partie, ayant été longuement auditionné pour avoir déclaré que j’avais “plus de respect pour les dirigeants du Hamas que pour ceux de l’Etat d’Israël”, a ajouté François Burgat.
« La plupart des cas précédents, qui dans une très large majorité ont frappé des citoyens de confession musulmane, n’ont bénéficié d’aucune couverture médiatique. Et le narratif israélien, si unilatéral et si grossièrement mensonger soit-il, continue à s’imposer aux médias français et à une écrasante majorité de la classe politique », regrette le politologue.
Soulignant qu’il existe des restrictions à la liberté d’expression dans la société française concernant les attaques israéliennes sur Gaza, Burgat a, en outre, rappelé que : « Le ministre de la Justice Dupont Moretti dispose d’une circulaire exigeant la condamnation de toute expression associant l’attaque du Hamas à un acte de résistance ».
« Il est temps de rappeler à la France qu’elle piétine ses propres principes », a-t-il estimé notant que « le contexte historique du conflit israélo-palestinien et les griefs à long terme des Palestiniens sont ignorés en France« .
Soulignant que la France a violé ses propres idéaux en faisant pression sur la liberté d’expression et en faisant preuve d’insensibilité à l’égard de la Palestine, Burgat a déclaré : « L’opinion publique en Europe et dans le reste du monde critique la République française, le soi-disant « berceau des droits de l’homme » , qui a donné de nombreuses leçons d’humanité à la planète entière, aujourd’hui elle piétine ses propres principes« .
Pour rappel, « Intifada » signifie soulèvement populaire contre un régime oppresseur ou contre un ennemi étranger. Il ne dit nulle part que ce soulèvement est nécessairement armé. Le Hirak en Algérie n’était pas armé. La première Intifada en Palestine ou « révolte des pierres » ne l’était pas davantage.

Les armes, qui les utilise massivement, et cela bien avant le 7 octobre 2023 ? C’est l’État colonial, pour annexer toujours davantage de territoires qui ne lui appartiennent pas.

Mais M. Darmanin n’est pas gêné par quand c’est Israël qui utilise des milliers de bombes et d’autres armements pour décimer des populations civiles et créer des camps de concentration, comme à Gaza depuis plus de 17 ans. En tout cas, il ne l’a jamais condamné. Pas plus à Gaza, qu’au Liban ou en Cisjordanie.



Et ces armes, que le gouvernement terroriste israélien remet à tous les colons israéliens pour qu’ils puissent attaquer tous les Palestiniens sans distinction ?


M. Darmanin a également reproché à Elias d’Imzalène d’appeler à libérer Jérusalem. Pourtant c’est bien la position de la France, pour qui Jérusalem Est est un territoire occupé. Et s’il est occupé, il faut bien le libérer, non ?
Toute cette répression hypocrite n’est pas vaine . Elle a pour but d’intimider un maximum de personnes, car oui, ceux qui nous gouvernent, sans nous représenter, ont peur d’un soulèvement populaire, même s’ils savent qu’il ne peut être armé.
CAPJPO-Europalestine