Partout dans le monde, le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions, ou BDS, a pris de l’ampleur, encourageant les individus à utiliser leur pouvoir d’achat comme un outil efficace de changement, estime le mouvement BDS International.
« La vague de boycotts au Moyen-Orient a forcé les multinationales à faire face à leurs vulnérabilités. Des entreprises comme McDonald’s Égypte se sont efforcées d’atténuer les dégâts, en se distanciant de leurs homologues internationaux et en promettant des millions de livres égyptiennes aux efforts de secours à Gaza. »

Coca-Cola et Pepsi ont subi une baisse de leurs ventes de 7 % au premier semestre 2024 dans toute la région.
Les ventes de McDonald’s Égypte ont chuté de 70 % dans le contexte du boycott en cours en raison du soutien de l’entreprise à Israël.
Starbucks Middle Eat a licencié au moins 2000 employés en raison de la baisse des ventes après les efforts de boycott. Le ralentissement des ventes a conduit le PDG de Starbucks, Laxman Narasimhan, à déclarer aux analystes que « nous avons constaté un impact négatif sur nos activités au Moyen-Orient » et que « les événements au Moyen-Orient ont également eu un impact aux États-Unis, en raison de perceptions erronées sur notre position ».

Pour tenter de réparer les dommages causés à sa réputation en avril 2024, la branche caritative de Starbucks a annoncé un don de 3 millions de dollars à World Central Kitchen pour fournir une aide alimentaire à Gaza.
En Jordanie, la fermeture brutale de toutes les succursales de Carrefour souligne encore davantage l’influence croissante du BDS. Le détaillant a annoncé sur Facebook : « À compter du 4 novembre 2024, Carrefour cessera toutes ses opérations en Jordanie et ne continuera pas à opérer dans le Royaume. » Cette décision fait suite à des mois de campagnes de boycott accusant Carrefour de complicité avec les politiques israéliennes, y compris des allégations de soutien aux soldats israéliens dans le cadre des attaques contre Gaza.

Le mouvement BDS jordanien a célébré la fermeture comme une victoire de l’action collective et un témoignage du pouvoir du consumérisme éthique pour remettre en cause les systèmes enracinés.
La campagne BDS a également eu un impact mondial. En avril 2024, McDonald’s a annoncé son intention de racheter sa franchise israélienne à Omri Padan, qui avait offert des repas gratuits aux troupes de défense israéliennes pendant le génocide.
Les boycotts font plus que perturber les profits, « ils mobilisent les communautés et mettent en lumière la complicité systémique dans l’oppression ». En transformant le désespoir en action, ces campagnes montrent que le vrai change »ment commence souvent par de petits actes de défiance cohérents. Elles transforment les choix quotidiens des consommateurs en actes de protestation et montrent que la solidarité, lorsqu’elle est multipliée, peut mettre en cause la violence et inspirer une vision commune de la justice. «
En fin de compte, elles prouvent que, même face à l’injustice, les gens ordinaires peuvent être à l’origine de changements extraordinaires. Nulle part cet impact n’est plus évident qu’au Moyen-Orient, où la solidarité régionale partagée et la pression économique stratégique ont transformé le mouvement en une force puissante remodelant la dynamique politique et économique.
« Don’t PayForTheirBullets » (« Ne financez pas leurs armes »), des hashtags comme #BoycottOccupationGoods et #DidYouFundGenocideToday ? (Est-ce que vous avez financé le génocide aujourd’hui? sont devenus des cris de ralliement, unissant des millions de personnes et transformant l’indignation en ligne en action concrète.
Des couloirs des universités aux rues du Caire, le mouvement de boycott prouve que le changement commence par la communauté – et le courage d’affronter le pouvoir là où il se trouve. Au-delà de l’Égypte et de la Jordanie, les effets d’entraînement de ces campagnes se font sentir au Liban, au Koweït et en Tunisie. Le boycott d’entreprises comme Coca-Cola et Pepsi a même transcendé les frontières nationales, résonnant dans plusieurs pays. Au Pakistan, les marques locales de soda telles que Cola Next et Pakola ont connu un regain de popularité, les consommateurs rejetant les géants occidentaux des boissons, les liant symboliquement au soutien américain à Israël.
En Égypte, V7 Cola est devenue une alternative locale très populaire. De même, Gaza Cola, lancé au Royaume-Uni, a vendu sa première production en quelques semaines, en consacrant ses bénéfices à la reconstruction des hôpitaux de Gaza et en incarnant l’esprit de résistance.
De leur côté, des marques comme Salaam Cola au Royaume-Uni et Palestine Drinks en Suède consacrent leurs revenus à des projets humanitaires à Gaza et en Cisjordanie, renforçant ainsi leur mission de soutien aux causes palestiniennes.
« De Paris au Caire, conclut le mouvement BDS international,les campagnes partagent des stratégies, des messages et des objectifs, créant un front uni qui renforce la portée du mouvement. »
Source : https://truthout.org/articles/the-bds-movement-is-making-strides-across-the-middle-east/
CAPJPO-Europalestine