COMMUNIQUÉ :

« Dans la continuité de sa politique de criminalisation systématique des étudiant.e.s mobilisé.e.s pour la Palestine, Luis Vassy, directeur de l’institution, a choisi de recourir à la répression en autorisant pour la troisième fois en deux ans l’entrée des forces de l’ordre sur le campus le 18 mars 2025, refusant depuis son arrivée tout dialogue avec les étudiant.e.s.
L’occupation, portée par un profond sentiment de solidarité avec le peuple palestinien, avait pour but de dénoncer la complicité persistante de l’institution dans le génocide perpétré par Israël et d’appeler à l’arrêt des partenariats de Sciences Po avec des universités et entreprises complices au génocide à Gaza, à l’occupation, ainsi qu’à des violations flagrante du droit international.
Ceci est d’autant plus d’actualité vu que la veille, Israël avait rompu le cessez-le-feu en massacrant plus de 400 Palestinien·ne·s à Gaza. Ce massacre s’inscrit dans une longue histoire de violence coloniale, d’occupation illégale et de violations systématiques des droits humains. Depuis des décennies, le peuple palestinien endure des bombardements, des déplacements forcés, et une oppression systémique qui ne cesse de s’intensifier. La rupture du cessez-le-feu n’est qu’un rappel brutal de l’impunité dont bénéficie Israël, soutenu par des puissances mondiales qui ferment les yeux sur ses crimes, dont notamment les États-Unis, où des étudiants comme Mahmoud Khalil sont persécuté·e·s pour leur engagement pour la libération de la Palestine. Son cas n’est pas isolé : des groupes étudiant·e·s comme la JVP (Jewish Voice for Peace) sont harcelé·e·s, diffamé·e·s, et menacé·e·s pour leur solidarité avec la Palestine. Ces actes de répression académique ne sont pas seulement une attaque contre la liberté d’expression ; ils sont une tentative de légitimer un système d’oppression en réduisant au silence celles et ceux qui osent le critiquer.
Cette répression ne se limite pas aux États-Unis. À Sciences Po, les étudiant·es qui occupent pacifiquement le campus de Saint Thomas sont confronté·es à une réponse violente et disproportionnée de l’administration.
Cette occupation a été précédé par une Agora, réunissant de nombreux étudiant·es pour échanger et s’informer sur la situation en Palestine et le rôle des institutions académiques dans l’apartheid israélien. Cet événement, qui s’est déroulé vers 17h dans le calme et sans aucune perturbation, a illustré une fois de plus que ces mobilisations sont des espaces de réflexion et de sensibilisation pacifiques. L’agora a débuté par une série de teach-ins organisés par des étudiant·es, offrant un espace d’éducation et de réflexion collective sur l’histoire de la Palestine. Ces teach-ins ont été suivis d’expositions artistiques pour la Palestine, ainsi que d’ateliers de peinture et d’écriture en soutien aux prisonniers palestiniens.
Suite à cet après-midi d’échange et d’action pacifique, aux alentours de 20h30, l’occupation du campus a été votée par les étudiants sur place. En réponse à une mobilisation pacifique, l’administration a fait appel à un dispositif policier massif et disproportionné : plus de 30 camions de CRS et de Police ont été déployés pour réprimer une action de solidarité. Puis vers 23h, une centaine de policiers se préparent à expulser de force les étudiant·es qui occupent pacifiquement leur campus pour exiger la rupture des partenariats de Sciences Po avec les universités israéliennes complices des crimes de guerre et du génocide en cours.
Les étudiant·es qui ont occupé le campus ont formulé des revendications claires : la rupture des partenariats de Sciences Po avec les universités israéliennes complices de violations du droit international, d’occupation et du génocide à Gaza. Ils et elles ont également exigé la fin de la répression des mouvements étudiants en solidarité avec la Palestine. En choisissant de réprimer ces revendications légitimes plutôt que d’y répondre, Sciences Po se rend complice de ce système d’oppression et trahit les valeurs de justice et de liberté qu’elle prétend défendre.
Nous réaffirmons notre engagement en faveur de la liberté d’expression et contre la répression systématique des voix pro-palestiniennes, et exigeons justice, dignité et liberté pour le peuple palestinien. »
Sciences PO Paris. Communiqué du 19 mars
CAPJPO-Europalestine