L’administration Trump intensifie sa guerre contre les voix pro-palestiniennes, notamment dans le milieu étudiant.
Mardi en plein jour et sans prévenir, une demi-douzaine d’agents de l’ICE masqués (services d’immigration étatsuniens) ont encerclé et enlevé la ressortissante turque Rumeysa Ozturk, actuellement titulaire d’un visa étudiant légal poursuivant son doctorat à l’université de Tufts, alors qu’elle se rendait à pied chez ses amis pour la rupture du jeûne.

Après une journée d’incertitude quant au sort de Rumeysa Ozturk, il a été confirmé qu’elle est détenue dans un centre en Louisiane, à 2 250 kilomètres de son lieu d’origine. Ce transfert semble avoir violé une ordonnance du juge, qui exigeait un préavis de 48 heures avant de la transférer hors de l’État.
Rumeysa Ozturk, assistante de recherche et universitaire à l’université Tufts, a été prise pour cible pour avoir publié un article critique envers Israël et pour avoir participé à des manifestations pro-palestiniennes. Les agents de l’ICE ont annoncé son expulsion.
LE CAS DE YUNSEO CHUNG
Par ailleurs, un juge fédéral américain a temporairement suspendu la détention de Yunseo Chung, une étudiante anti-génocide de 21 ans de l’Université Columbia et résidente permanente aux États-Unis, alors qu’elle lutte contre son expulsion, liée à ses positions sur la Palestine

L’ étudiante américano-coréenne a intenté lundi un procès contre le président Donald Trump et d’autres hauts fonctionnaires de l’administration afin d’empêcher son expulsion.
Yunseo Chung, vit aux États-Unis depuis l’âge de sept ans, mais son équipe juridique a été informée il y a deux semaines que son statut de résidente permanente légale était révoqué. L’administration Trump affirme que sa présence aux États-Unis entrave son programme de politique étrangère visant à « enrayer la propagation de l’antisémitisme (sic) ».
Les actions contre Chung « s’inscrivent dans une stratégie plus large de répression par le gouvernement américain des manifestations et autres formes d’expression protégées par la Constitution », indique la plainte déposée lundi. « La répression du gouvernement cible spécifiquement les étudiants qui expriment leur solidarité avec les Palestiniens et critiquent la campagne militaire israélienne en cours à Gaza.»
Une autre étudiante américano-palestinienne de l’Université Emory a été suspendue pour une interview accordée en 2024 lors du campement de Gaza, dans laquelle elle révélait qu’un professeur de la faculté de médecine était revenu de Gaza après s’être porté volontaire comme médecin pour les forces israéliennes.
Quant à Mahmoud Khalil, arrêté le 7 mars dernier, il est toujours en détention aux USA, tandis que les manifestations pour sa libération se poursuivent dans le pays.
CAPJPO-Europalestine