Une jeune refuznik israélienne nous appelle au secours et nous décrit un nouveau pas franchi par Israel dans la répression contre les opposants israélien au génocide des palestiniens.
» Ici Atalya. Il est désormais quasi illégal en Israël de brandir des pancartes représentant des enfants et des bébés palestiniens à Gaza. La semaine dernière, des organisateurs israéliens de gauche ont révélé que la police n’avait autorisé une manifestation contre la guerre qu’à la condition que les manifestants s’abstiennent d’afficher des photos d’enfants palestiniens ou d’otages israéliens, et que les pancartes utilisant le mot « génocide » soient interdites. « , nous informe Antalya en décrivant une situation qui ressemble fort aux nouvelles consignes qui sévissent en France.

« Nous assistons, poursuit-elle, à une grave escalade, passant de la gestion de la dissidence à la répression active des formes d’expression publique les plus élémentaires. Le régime israélien, conscient que son ordre établi est menacé, recourt à ses tactiques habituelles : violences policières, contrôles antiémeutes, restrictions juridiques ambiguës et menaces d’arrestation. «
« En tant que coordinatrice média de RSN (le réseau de solidarité avec les refuzniks, ceux qui refusent de s’enrôler dans l’armée israélienne) je passe mes journées à assister à des actions et des manifestations et à documenter les violences policières ainsi que la résistance courageuse. Grâce à notre page « Voix contre la guerre », je ne me contente pas de rapporter l’actualité sur le terrain, mais je dresse également un tableau de l’état de la lutte contre le génocide. D’après mon travail sur le terrain, il ressort clairement que l’État israélien multiplie les tactiques pour étouffer la dissidence. Si ces moments attisent la peur, ils signalent aussi que le gouvernement panique et recourt à des mesures désespérées.
C’est pourquoi il est impératif que vous nous souteniez par tous les moyens possibles, même à distance. Nous avons besoin de soutien pour intensifier la pression sur Israël qui tente d’écraser toute opposition réelle : nous demandons à chacun d’entre vous de faire pression sur vos gouvernements, où que vous soyez.
L’État israélien interdit de plus en plus les formes les plus élémentaires de soutien aux Palestiniens. Il ne s’agit pas seulement de photos d’enfants palestiniens, mais de la possibilité même d’exprimer publiquement son opposition. Les violences policières lors des manifestations ne sont pas nouvelles, mais elles s’intensifient. La semaine dernière, plus de 20 manifestants contre le génocide ont été violemment arrêtés à Haïfa, un message clair : la dissidence ne sera pas tolérée.
La classe politique israélienne est aux abois alors que les rapports s’accumulent faisant état de réservistes militaires refusant de se présenter au service, et les Israéliens eux-mêmes commencent à se demander quand cette guerre sans fin prendra fin. J’ai couvert des manifestations et des actions directes depuis le début de la guerre à Gaza, y compris des manifestations menées par des Israéliens appelant, selon leurs propres termes, à un embargo sur les armes. Cet appel a été lancé sur le terrain et gagne en popularité. Il s’agit d’une rare occasion d’agir, et c’est pourquoi nous avons besoin de vous pour intensifier la pression extérieure face à l’urgence du moment.
En toute solidarité,
Atalya Ben-Abba
Coordinatrice médias Réseau de solidarité avec les refuzniks