Une récente enquête du Spiegel a révélé un lien inquiétant entre des ressortissants israéliens et un réseau illégal de trafic d’organes opérant au Kenya.
Le rapport révèle que des Allemands ayant besoin d’une greffe de rein se rendent au Kenya pour acheter des organes auprès de donneurs démunis, souvent exploités par un ressortissant israélien.

L’enquête du Spiegel révèle que l’Allemagne est l’un des principaux pays d’où les receveurs se rendent au Kenya pour acheter des reins. Les donneurs, souvent issus de milieux défavorisés, se voient promettre d’importantes sommes d’argent pour leurs organes, mais ne reçoivent souvent qu’une petite fraction de la somme.
Les intermédiaires derrière ce trafic seraient israéliens, les autorités étant à la recherche de l’individu à l’origine de l’opération depuis des années. Le rapport ne fournit pas plus d’informations sur l’identité de cet Israélien.
Le réseau facilite les greffes de rein en organisant à l’avance la vente des organes au plus offrant. Les receveurs, principalement allemands, paient des sommes importantes – jusqu’à 200 000 dollars – pour les greffes, tandis que les donneurs, souvent originaires du Kenya ou d’autres régions pauvres, ne reçoivent qu’une fraction de cette somme.
L’enquête souligne également que les donneurs sont souvent exposés à de graves risques pour leur santé après avoir subi ces opérations illégales. Cette dernière révélation intervient dans un contexte plus large de signalements de trafic d’organes impliquant Israël.
En 2009, les autorités israéliennes ont reconnu que, dans les années 1990, l’Institut médico-légal Abu Kabir avait prélevé des organes – notamment des cornées, de la peau et des os – sur des Palestiniens décédés,
sans leur consentement. Yehuda Hiss, alors médecin légiste en chef, a reconnu ces actes dans le cadre d’une négociation de peine, bien que le ministère israélien de la Santé ait affirmé que ces pratiques avaient cessé en 2000.
En novembre 2023, l’Observatoire Euro-Med des Droits de l’Homme a exprimé des inquiétudes quant au vol d’organes par les forces israéliennes sur des Palestiniens décédés à Gaza, demandant une enquête indépendante sur ces allégations. Bien qu’Israël ait nié toute implication officielle dans les réseaux actuels de trafic d’organes, son histoire suscite des inquiétudes quant à son rôle dans le marché noir mondial des organes humains.
Un rapport du Parlement européen de 2015 sur le trafic d’organes humains a identifié Israël comme un acteur central du commerce illégal, agissant à la fois comme consommateur et importateur d’organes. L’une des affaires les plus médiatisées de ces dernières années a été la condamnation de l’Israélien Levy Itzhak Rosenbaum en 2011. Il a été reconnu coupable aux États-Unis de trafic de reins au marché noir, d’organisation de transplantations pour des informateurs du FBI et d’autres personnes, et de facturation allant jusqu’à 160 000 dollars par rein. En 2018, le médecin israélien Moshe Harel a été arrêté à Chypre pour son rôle dans un réseau international de trafic d’organes. Il a facilité des transplantations rénales illégales à la clinique Medicus au Kosovo en 2008.
Source : Der Spiegel
CAPJPO-Europalestine